Rejeter du tritium dans l’environnement, est-ce un problème ?

Sonia Marmottant

Le tritium est l’élément radioactif le plus rejeté en fonctionnement dit « normal » par les centrales et autres installations nucléaires dans le monde, et ces rejets sont en forte augmentation. Il est rejeté aussi en grande quantité lors des accidents nucléaires. Les eaux contaminées stockées autour des réacteurs accidentés de Fukushima contiennent surtout du tritium. Le Japon a prévu de rejeter cette eau radioactive dans l’océan Pacifique.

Peut-on faire confiance à l’industrie nucléaire et aux organismes officiels de radioprotection qui considèrent le tritium comme quasi inoffensif ?


I. Qu’est-ce que le tritium ?

Le tritium (T) est une forme radioactive de l’hydrogène[1].

L’hydrogène (H) est un constituant essentiel de la matière, notamment de l’eau (H2O) et des tissus organiques.

Le tritium est actuellement produit soit par le rayonnement cosmique (origine naturelle), soit par les installations nucléaires, qui le rejettent dans l’environnement sous forme d’eau tritiée (HTO), liquide ou gazeuse. Il est très difficile de le piéger et filtrer.

Tous les 12 ans environ, la moitié des atomes de tritium initialement rejetés « transmutent » : ils émettent un rayonnement[2] et deviennent des atomes d’hélium.

II. Notes de lecture tirées du Livre blanc du tritium (recueil publié par l’Autorité de Sûreté Nucléaire en2008[3]) :

1) Origine du tritium :

La majeure partie du tritium actuellement présent sur Terre a été produite lors des essais atomiques atmosphériques, de 1945 à 1963. Actuellement il y aurait encore environ 5 fois[4] plus de tritium issu des essais atomiques que de tritium d’origine naturelle dans l’environnement.

Localement, l’impact des installations nucléaires est plus important que les retombées des essais atomiques. Si le réacteur à fusion ITER était mis en service il utiliserait à lui seul chaque année 6 fois plus de tritium que n’en produit le rayonnement cosmique ! Actuellement, l’installation qui rejette le plus de tritium au monde est l’usine de retraitement de La Hague : elle rejette à elle seule autant de tritium liquide que l’ensemble des réacteurs nucléaires du monde entier[5].

2) Impact sanitaire du tritium

Le tritium est dangereux pour les êtres vivants lorsqu’il est intégré à la matière organique, c’est-à-dire lorsqu’il prend la place d’un atome d’hydrogène stable dans une molécule organique. En effet, le rayonnement émis par le tritium est concentré sur une très courte distance. Il ne passe pas la barrière de la peau mais cause des dommages importants à l’intérieur des cellules, notamment s’il touche l’ADN. Par ailleurs lorsque le tritium incorporé à une molécule organique se transforme en hélium, cela brise les liaisons atomiques et crée des radicaux libres au sein des cellules, qui sont eux-mêmes toxiques.

Les doses calculées selon la méthode classique actuellement en vigueur pourraient conduire à une estimation incorrecte du risque, puisque cette méthode repose sur le concept de dose moyenne à l’organe. Or, lorsque le tritium est incorporé au noyau des cellules, la dose à l’organe est hétérogène : elle est maximale à l’intérieur du noyau des cellules. Le tritium peut causer des dommages multiples à l’ADN. Ces dommages, difficilement réparables, conduisent plus souvent soit à une mutation, soit à la mort de la cellule. Ainsi le tritium est plus dangereux que – par exemple – le Carbone 14 lorsqu’il se trouve dans le noyau cellulaire.

Chez l’adulte comme chez le foetus, l’eau tritiée (HTO)  bue ou inhalée est rapidement transférée dans le sang ; 97% restent sous forme HTO, tandis que 3% incorporent les molécules organiques, formant ce qu’on appelle du « tritium organiquement lié » (TOL). Chez la femelle enceinte (études sur animaux), les proportions sont de 90 et 10%.

Il ne faut que quelques secondes pour que 99% du tritium (HTO) inhalé soit retenu dans le corps, où il diffuse en quelques minutes à travers toutes les membranes cellulaires. L’absorption transcutanée du tritium au contact de la peau est équivalente. L’eau tritiée ingérée passe en quelques minutes dans le sang et les divers organes, fluides et tissus du corps.

Chez l’adulte le TOL ingéré passe à 50% dans le sang (le reste est transformé en HTO via la digestion).

Chez l’adulte le TOL est majoritairement incorporé dans les tissus à renouvellement rapide, alors que pour l’embryon il se retrouve dans tous les tissus.

HTO est éliminé en 10 jours environ.

Le TOL, selon la rapidité de renouvellement du composé organique où il se trouve, est éliminé avec une période variant fortement, de 1 à plus de 400 jours[6].

Selon les études, le TOL serait de 2 à 40 000 fois plus nocif que HTO[7]

Par ailleurs, pour une même dose, une exposition étalée dans le temps pourrait avoir un impact plus important qu’une exposition ponctuelle. Les très faibles doses sont encore plus délétères.

Lors d’une exposition de courte durée, l’incorporation de tritium dans les molécules organiques est faible et l’essentiel de la dose est due à HTO. Dans le cas d’une exposition étalée dans le temps, le pourcentage de TOL dans l’organisme (animal ou plante) augmente jusqu’à 20 à 70% en raison du taux d’élimination plus faible du TOL.

Une corrélation a été montrée entre exposition pendant la grossesse au tritium et augmentation de la mortalité néonatale, des anomalies du système nerveux, du syndrome de Down (trisomie 21).

Il y a affinité du tritium pour les gamètes (femelles en particulier – études chez l’animal), le cerveau, le système vasculaire, cardiovasculaire et respiratoire, le squelette.

3) Contamination de l’environnement par le tritium

Le tritium peut se retrouver dans les molécules organiques à l’occasion de la photosynthèse chez les plantes, de la biosynthèse des molécules chez les animaux, ou lors d’échanges d’hydrogène avec le milieu ambiant.

Pour les plantes, HTO est incorporé en quelques minutes ou heures. La fraction d’hydrogène convertie en matière organique est de 0,06 à 0,3% pour les plants en développement. Au final l’hydrogène représente 5 à 10% de la matière sèche. Fruits et tubercules stockent davantage le TOL que les feuilles.

Pour les bactéries il y a aussi transformation d’HTO en TOL, ce qui expliquerait la prédominance du TOL dans l’environnement, alors que les rejets sont essentiellement en HTO.

4) Exposition au tritium dans l’environnement, le cas des milieux aquatiques.

Des publications anciennes (années 70 et 80)[8] suggèrent que le tritium s’accumule dans certaines chaines alimentaires aquatiques et que l‘exposition liée à la chaine alimentaire est donc plus importante que l’exposition directe à l’eau tritiée.

Au large de Sellafield[9], des concentrations relativement élevées de TOL ont été observées : la faune marine contient 10 à 20 fois plus de tritium (HTO et TOL) que l’eau de mer[10]. Les concentrations sont 10 fois plus élevées dans les poissons que dans les algues, pour lesquelles il semble y avoir peu ou pas de bioaccumulation.

A d’autres endroits, lorsque les rejets des industries sont directement en TOL, les concentrations dans la faune sont jusqu’à plusieurs milliers de fois plus importantes que la concentration dans l’eau environnante (maximum observé : 20 000 fois).

La convention OSPAR[11] recommande de faire tendre les concentrations de particules radioactives vers leurs niveaux naturels[12]. Cependant, comme il n’y a pas de technique économiquement viable pour réduire la présence de tritium dans les rejets liquides provenant des centrales, le tritium est exclu de la convention OSPAR de réduction des rejets.

La concentration maximale en tritium dans l’eau potable recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est de 10000 fois le niveau naturel[13].

En France, à Goury, près de l’usine de retraitement du combustible de la Hague, il a été mesuré dans l’eau de mer une concentration en tritium allant jusqu’à plus de 200 fois le niveau naturel[14]. L’impact de l’usine se fait ressentir sur des centaines de kilomètres le long des côtes de la Manche, au Nord et au Sud du Cotentin, avec une concentration de tritium dans l’eau de mer près de côtes supérieure à 70 fois le niveau naturel[15].

Dans l’eau du Rhône, des mesures ont trouvé une présence de tritium jusqu’à plus de 15 fois supérieure au niveau naturel[16]. La concentration en tritium dans les poissons est 2 à 20 fois plus grande que celle de l’eau. Dans le Delta du Rhône, les moules ont des concentrations en tritium 5 à 100 fois plus grandes que l’eau.

La concentration en tritium du lait de vache est 10 fois plus importante lorsque la contamination est liée à l’herbe que lorsqu’elle vient de l’eau consommée. Le veau allaité est alors 15 fois plus contaminé[17].

Sonia Marmottant, 2023.


[1] Radioactivité du tritium : 358 TBq par gramme (1 Bq = 1 désintégration par seconde ; 1 TBq = mille milliards de becquerels). Demi-vie du tritium = 12,3 ans. En comparaison : Iode 131 : 4600 TBq.g-1 ; Corps humain : 0,1 Bq.g-1 ; Granite : 1 à 4 Bq.g-1.

[2] Ce rayonnement prend la forme de l’émission d’une particule bêta (un électron). Le tritium est un émetteur bêta de faible énergie : contrairement à ce qu’on pourrait croire, son efficacité biologique est plus grande que celle des rayonnements d’énergie supérieure.

[3] http://www.asn.fr/sites/tritium/#90/z

[4] Chiffre actualisé par rapport aux données de 2008.

[5] En 2008, cela représentait 20 000 TBq/an. [En 2021, l’eau contaminée stockée à Fukushima contenait environ 900 TBq de tritium, entre autres radionucléides – NDLR].

[6] Chez l’homme la demi-vie du TOL dans le cartilage des côtes est de 57 ans, et 6 ans pour le sternum.

[7] Livre Blanc du Tritium, p. 252, in « Les effets biologiques et sanitaires du tritium : questions d’actualité » (article collectif) : « L’efficacité biologique du tritium apparaît extrêmement variable selon les composés et les effets étudiés, […] 2 à 104 pour la thymidine tritiée selon les composés étudiés » (§ 2.2) ; « Les résultats disponibles font apparaître une toxicité de la forme liée OBT supérieure à celle de l’eau tritiée : dose engagée au foie deux fois plus élevée après ingestion de nourriture tritiée qu’après consommation d’eau tritiée […], toxicité augmentée d’un facteur 10 à 104 chez les rongeurs quand le tritium est lié à certaines molécules » (§ 3.1). P. 247 in « TOL et noyau de la cellule, un problème encore négligé ? » (Wolfgang-Ulrich Müller, Institut für medizinische Strahlenbiologie, Universitätsklinikum Essen) : « Pour les mêmes activités utilisées, la thymidine tritiée était 1000 fois plus efficace que l’eau tritiée […] et quelques acides aminés plus de 40 000 fois ».

[8] Relativement peu de données sont disponibles, faute d’études !

[9] Royaume-Uni, lieu où se trouve une usine de retraitement des combustibles nucléaires, qui rejette de l’eau tritiée.

[10] La concentration moyenne est de 100 Bq/kg frais. Pour les poissons plats et les moules, la concentration est de 100 à 200 Bq/kg frais.

[11] La Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est ou Convention OSPAR (OSPAR pour « Oslo-Paris ») définit les modalités de la coopération internationale pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du nord-est. Elle est entrée en vigueur le 25 mars 1998. NDLR

[12] Avant les essais atomiques, la concentration en tritium était de 0,6 Bq/l dans l’eau de pluie, de 0,3 à 0,8 Bq/l dans les fleuves, et inférieure à 0,1 Bq/l dans les océans.

[13] Soit 10000 Bq/l.

[14] Soit plus de 20 Bq/l.

[15] Soit plus de 7 Bq/l.

[16] Soit de 2 à 15 Bq/l.

[17] Les pâturages et prés de fauche proches des rivages sont contaminés par différents phénomènes liés au cycle de l’eau. NDLR

Free Download: Fukushima 3.11

Graphic history in English, French and German
Histoire graphique en français, anglais et allemand

Français

Les pages de cette bande dessinée sont parues dans le n°15 de la revue TOPO (janvier/février 2019). Elles ont été réalisées à partir du témoignage de Suguru Yokota, recueilli dans le cadre du projet de recherche « DILEM » du CNRS.

Suguru, le garçon qui avait 15 ans lorsqu’il fut interviewé pour la première fois, est originaire de la ville de Koriyama, qui se situe en dehors des zones d’évacuation par l’ordre. Les déplacé-e-s de ces territoires sont appelés les « évacué-e-s volontaires » ou « auto-évacué-e-s » par rapport aux évacué-e-s forcé-e-s, et sont souvent les cibles de critiques et de brimades, puisqu’ils ont osé prendre la décision de partir, alors que le gouvernement n’avait pas donné l’ordre d’évacuer.

English

This graphic story was first published in the magazine TOPO, No.15 (Jan/Feb 2019). It is based on the story of Suguru, collected in a research project of the French National Centre for Scientific Research. This graphic novel is presented by the NGO Nos Voisins Lointains 3.11 (Our Distant Neighbors 3.11) based in Grenoble, France, which promotes cooperation with victims of the Fukushima Daiichi nuclear accident.

Suguru, the boy who was 15 years old when he was first interviewed, is from Koriyama town, which is outside the mandatory evacuation zones. The evacuees from these territories are called “voluntary evacuees” or “auto-evacuees” in comparison with the forced evacuees, and are often the targets of criticism and bullying, since they have dared make the decision to leave, even though the government had not given them an evacuation order.

Deutsch

Die Seiten dieses Comics erschienen in der Nr. 15 der Zeitschrift TOPO (Januar/Februar 2019).

Sie wurden anhand der Zeugenaussage von Suguru Yokota realisiert, die im Rahmen des Forschungsprojekts « DILEM »des CNRS gesammelt worden war. Dieser Comic wird von dem Verein « Nos Voisins Lointains 3.11 » zur Verfügung gestellt, der Kooperationen mit Opfern des Atomunfalls in Fukushima Daiichi unterstützt.

Message from Ruiko MUTO

Yosomono-Net, Worldwide anti-nuke association of Japanese people living abroad and their sympathizers, publishes here the message of Ruiko Muto, anti-nuclear activist from Fukushima and Representative of plaintiffs in the TEPCO criminal trial against three ex-executives of TEPCO.

Message de Ruiko MUTO

Comme chaque année au mois de mars, Yosomono-Net, Réseau international de ressortissants japonais pour la sortie du nucléaire, publie ici le message de Ruiko Muto, militante anti-nucléaire de Fukushima et déléguée de la partie plaignante au procès pénal intenté contre trois ex-dirigeants de TEPCO.

Voix des victimes du nucléaire:

Notre nouvelle chaîne YouTube

Où sont les voix des victimes du nucléaire ? Cela devient de plus en plus difficile de les entendre. Dans le déni des conséquences néfastes des usines atomiques, on tente, par exemple, de réduire les dégâts des accidents nucléaires et plus généralement le risque nucléaire au seul nombre de morts.
Dans le contexte de la relance du nucléaire en France et au Japon, il nous semble important de revenir sur le terrain et d’écouter les voix des victimes.
Dans cette série, l’association Nos Voisins Lointains 3.11 propose de diffuser leurs voix avec les sous-titres en français. Nous ne nous limitons pas aux victimes de l’accident nucléaire de Fukushima, mais nous allons présenter plus largement les paroles des victimes de tous usages nucléaires, militaires ou civils.
Nous espérons que le courage et la persévérance de ces personnes permettront de porter au loin les voix de Cassandre perçant la malédiction de la puissante industrie nucléaire et des pouvoirs politiques qui la soutiennent.

Le premier message vidéo est celui d’Akiko MORIMATSU.
Suite au grand tremblement de terre et à la catastrophe nucléaire de Fukushima, elle s’est déplacée de Fukushima à Osaka avec ses deux enfants âgés de 5 mois et 3 ans, laissant son mari qui avait décidé de continuer à travailler à Fukushima.
Elle est coprésidente de la coordination nationale des groupes de plaignants des procès intentés par des victimes de l’accident nucléaire de Fukushima, et représentante du groupe de plaignants dans la région métropolitaine d’Osaka. Elle donne des conférences au Japon et à l’étranger pour défendre les droits des victimes d’accidents nucléaires.
En 2018, elle a fait un discours au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève.

Voici la transcription des sous-titres:

Bonjour
Je m’appelle Akiko MORIMATSU.

Le grand tremblement de terre du 11 mars 2011 à l’est du Japon a été suivi de l’accident nucléaire de TEPCO Fukushima Daiichi.
Que nous est-il arrivé à nous, habitant-e-s de Fukushima? Quels dommages ont subis les habitant-e-s proches de la centrale ? J’aimerais vous en parler de manière concrète.

Le 11 mars 2011, j’habitais Koriyama, ville du département de Fukushima, située à environ 60km de la centrale de Fukushima Daiichi. Nous étions quatre. Moi, mon mari et deux enfants. Une fille de 5 mois et un garçon de 3 ans.

Avant tout j’aimerais vous dire que, quand l’accident nucléaire survient, quel que soit notre âge et notre sexe, que nous soyons pour ou contre le nucléaire, toutes et tous, nous sommes confronté-e-s au problème de l’exposition à la radioactivité.
Les radiations sont invisibles et incolores. On ne sent ni douleur ni picotements sur la peau. Et il y a la question de l’exposition aux radiations à faible dose. A une distance importante, vous êtes exposé-e à de faibles doses de radiations. Outre que les radiations ne peuvent être perçues par les sens, les gens ne meurent pas instantanément.

Dans ce contexte, nous, habitant à 60km de la centrale, nous avons perdu notre foyer suite au grand tremblement de terre, puis après cette catastrophe naturelle, nous avons subi un désastre d’origine humaine : l’accident nucléaire.
Bien entendu, nous n’avons pas entendu les explosions de la centrale nucléaire, ni vu directement les bâtiments de la centrale endommagés. Nous avons appris l’accident seulement à travers les actualités à la télé. A part ça, il n’y avait aucun moyen de savoir qu’un accident avec les explosions a eu lieu. Aucun moyen de savoir la situation exacte de la centrale de Fukushima Daiichi, ni à quelle quantité de radiations nous allions être exposé-e-s. Nous ne savions pas quelle quantité de radiations nous devions subir. Car ni les autorités de l’État ni l’opérateur TEPCO n’ont diffusé les informations nécessaires et précises. Nous, les habitant-e-s près de la centrale, nous avons dû prendre beaucoup de décisions dans cette ignorance.

Je vais vous parler de la chose la plus difficile que j’aie eue à faire, dans ces 12 dernières années depuis l’accident. Suite aux explosions de la centrale nucléaire, nous étions bien au courant des explosion… Mais nous qui étions à 60 km de la centrale, nous n’avons pas été évacué-e-s par force. A part l’ordre d’évacuation, il y avait aussi l’ordre de confinement. Progressivement, dans un rayon de 2 km, puis de 3 km autour de la centrale nucléaire, la population a été évacuée par force. La zone circulaire d’évacuation s’est étendue progressivement. Et de 20 à 30 km de la centrale, il y a eu l’ordre de confinement, de rester enfermé chez soi. C’était l’ordre donné par le gouvernement. Mais nous, à 60 km, n’avons pas reçu l’ordre de confinement. Nous n’avons pas été évacué-e-s non plus. Nous avons été laissé-e-s à notre sort sans aucune protection.

Dans cette situation, j’ai appris par la télé que l’eau du robinet, l’eau potable, était contaminée. La première information que j’ai eue, concernait l’eau du robinet de Kanamachi à Tokyo. On avait trouvé des substances radioactives dans ces eaux. C’était aux actualités télévisées.
La station de traitement des eaux de Kanamachi était à 200 km de la centrale de Fukushima Daiichi. Nous étions seulement à 60 km de la centrale. Dans le rayon de 200 km, la radioactivité a augmenté, et avec la pluie des substances radioactives ont contaminé l’eau potable. Puisque l’eau du robinet à 200km de la centrale était contaminée, l’eau à 60km devait être forcément contaminée. Nous avons donc appris la contamination radioactive de nos eaux potables à travers les informations télévisées.

Jusque-là, on savait que des matières radioactives s’étaient dispersées, mais à 60km, on n’a eu ordre ni d’évacuer ni de se confiner. On a eu des déclarations répétées du Cabinet du premier ministre, disant qu’il n’y aurait pas d’impact immédiat sur la santé. La question de l’exposition était bien dans nos préoccupations. Mais quand j’ai su que l’eau de Tokyo était contaminée, et que l’eau de Fukushima l’était aussi, j’ai réalisé que je buvais de l’eau radioactive à mon insu. Mais, même après avoir appris ce fait, j’ai dû continuer à boire cette eau. Et mes deux enfants de 5 mois et 3 ans aussi. Ma fille de 5 mois s’accrochait à la vie grâce au lait maternel, d’une mère qui buvait de l’eau contaminée.

Nous avons aussi appris par les journaux télévisés, qu’il y avait eu des retombées radioactives énormes dans Fukushima et aux alentours, que les expéditions de légumes à feuilles étaient suspendues, que les agriculteurs allaient perdre leur moyen de subsistance, et qu’il y avait eu des suicides d’agriculteurs désespérés. Ils avaient perdu tout espoir dans l’avenir de leur métier. Tout cela, nous l’avons appris par la télé.
Nous avons ainsi appris qu’il y avait réellement contamination radioactive. J’ai appris que les éleveurs avaient trait le lait des vaches, mais comme l’expédition n’était plus possible, ils avaient dû déverser le lait dans les champs.
En tant que mère allaitant à Fukushima, j’ai pensé que nous étions aussi mammifères comme les vaches. Nous, humains, étions aussi exposés à des doses élevées de radioactivité dans l’air, et nous avons dû boire de l’eau du robinet, tout en sachant qu’elle était polluée.
J’ai entendu parler de la concentration biologique. Le lait était encore plus radioactif que l’eau. C’était pour cela que le lait devait être jeté. Or, moi, qui buvais de l’eau radioactive, j’allaitais ma fille de 5 mois, et mon lait concentrait la radioactivité.

Je ne voulais pas être moi-même exposée aux radiations, et bien sûr, je ne voulais pas que mon enfant de 5 mois soit exposé aux radiations. Mais nous étions totalement privées du droit de choisir. Surtout, un bébé ne peut pas dire qu’il ne veut pas boire de lait maternel parce qu’il est contaminé. Mon enfant de 3 ans m’apportait un verre quand il avait soif, en disant « maman, donne-moi un verre d’eau ». Tout en sachant que l’eau du robinet était contaminée, j’ai été obligée de lui donner cette eau.

Telle est l’expérience que j’ai vécue.
La volonté d’éviter l’exposition, le droit d’éviter l’exposition, ce sont des droits fondamentaux pour protéger la vie. Leur violation est le plus grave de tous les dommages causés par l’accident nucléaire. Je pense que ce problème devrait être au cœur du débat sur le nucléaire.

Je ne suis pas seule à avoir donné de l’eau empoisonnée à mes enfants. Beaucoup de personnes vivant dans cette région touchée par la catastrophe nucléaire ont eu les mêmes expériences.
Pour éviter de reproduire ces expériences et pour définir la politique de radioprotection, je voudrais que vous réfléchissiez tous ensemble aux dommages réels causés par un accident nucléaire, en commençant par savoir si vous pouvez boire de l’eau contaminée par la radioactivité. Je pense que cela mènerait naturellement à une conclusion.

Le dommage le plus grave que j’ai subi suite à l’accident nucléaire est d’avoir été soumise à une exposition aux radiations non choisie et qui était évitable.
C’est le dommage le plus grave sur lequel je souhaite vivement attirer votre attention.

Voices of Nuclear Victims

Our new YouTube channel

Where are the voices of nuclear victims? It is becoming increasingly difficult to hear them. In denial of the harmful consequences of atomic plants, there is an attempt, for example, to reduce the damages of nuclear accidents and more generally the nuclear risk to the mere number of deaths.

In the context of the revival of nuclear power in France and Japan, it seems important to us to return to the field and listen to the voices of the victims.

In this series, the NGO Nos Voisins Lointains 3.11 (Our Faraway Neighbours 3.11) proposes to broadcast their voices with English subtitles. We are not presenting only the voices of the Fukushima nuclear accident victims, but also more widely the words of the victims of all nuclear uses, military or civil.

We hope that the courage and perseverance of these people will allow the voices of Cassandra to be heard far and wide, piercing the curse of the powerful nuclear industry and the political powers that support it.

The first video message is from Akiko MORIMATSU.
Following the Great Earthquake and nuclear disaster in Fukushima, Akiko Morimatsu moved from Fukushima to Osaka with her two children aged 5 months and 3 years, leaving her husband who decided to continue working in Fukushima.
She is the co-chair of the national coordination of the plaintiffs’ groups of the lawsuits filed by victims of the Fukushima nuclear accident, and the representative of the plaintiffs’ group in the Osaka metropolitan area. She lectures in Japan and abroad to defend the rights of nuclear accident victims.
In 2018, she gave a speech at the United Nations Human Rights Council in Geneva.

Here is the transcription of the subtitles:

Hello

My name is Akiko MORIMATSU.
The Great East Japan Earthquake of March 11, 2011 was followed by the TEPCO Fukushima Daiichi nuclear accident.
What happened to us, the residents of Fukushima?
What damage did the people living near the plant suffer?
I would like to tell you about it in a concrete way.

On March 11, 2011, I was living in Koriyama, a town in Fukushima Prefecture, located about 60 km from the Fukushima Daiichi plant. There were four of us. Me, my husband and two children. A 5-month-old girl and a 3-year-old boy.
First of all, I would like to tell you that when a nuclear accident occurs, regardless of our age or sex, whether we are for or against nuclear power, we are all confronted with the problem of exposure to radioactivity.

Radiation is invisible and colourless. There is no pain or tingling on the skin.
And there is the issue of low-dose radiation exposure. At a great distance, you are exposed to low doses of radiation. Besides the fact that radiation cannot be perceived by the senses, people do not die instantly.

In this context, we, living 60km from the plant, lost our home in the Great Earthquake, and then after this natural disaster, we suffered a man-made disaster: the nuclear accident.
Of course, we did not hear the explosions at the nuclear power plant, nor did we see the damaged plant buildings directly. We only learned about the accident through the news on TV. Apart from that, there was no way to know that an accident with explosions took place. There was no way of knowing the exact situation of the Fukushima Daiichi plant, nor how much radiation we would be exposed to. We didn’t know how much radiation we had to endure, because neither the state authorities nor the operator TEPCO provided accurate information. We, the people living near the plant, had to make many decisions in this ignorance.

I’m going to tell you about the most difficult thing I have had to do in the last 12 years since the accident. After the explosions at the nuclear power plant, we were well aware of the explosions… But we, who were 60 km away from the plant, were not evacuated by force. Apart from the evacuation order, there was also a confinement order. Gradually, within a radius of 2 km, then 3 km around the nuclear power plant, the population was forcibly evacuated. The circular mandatory evacuation zone gradually expanded. And from 20 to 30 km from the power plant, there was the order to stay indoors. That was the order given by the government. But we, 60 km away, did not receive the confinement order. We were not evacuated either. We were left on our own without any protection.

In this situation, I learned from the TV that the tap water, the drinking water, was contaminated. The first information I got was about the tap water in Kanamachi in Tokyo. They had found radioactive substances in the water. It was on a television program.
The Kanamachi water treatment plant was 200 km from the Fukushima Daiichi plant. We were only 60 km from the plant. Within the 200 km radius, the radioactivity increased, and with the rain radioactive substances contaminated the drinking water. Since the tap water at 200 km from the plant was contaminated, the water at 60 km had to be contaminated without any doubt. So, we learned about the radioactive contamination of our drinking water from the TV news.

Up to that point, it was known that radioactive material had been dispersed, but at 60km, there were no orders to evacuate or to stay indoors. There were repeated statements from the Prime Minister’s Office that there would be no immediate impact on health. The issue of exposure was indeed on our minds. But when I found out that the water in Tokyo was contaminated, and that the water in Fukushima was also contaminated, I realised that I was unknowingly drinking radioactive water. But even after learning this fact, I had to continue drinking the water. And so did my two children, aged 5 months and 3 years. My 5-month-old daughter was clinging to life through breast milk from a mother who was drinking contaminated water.

We also heard on the news that there had been a huge radioactive fallout in and around Fukushima, that shipments of leafy vegetables had been suspended, that farmers were going to lose their livelihoods, and that there had been suicides of desperate farmers. They had lost all hope in the future of their profession. All this we heard on TV.

So, we learned that there really was radioactive contamination. I learned that the farmers had milked the cows, but since shipping was no longer possible, they had to dump the milk in the fields.
As a nursing mother in Fukushima, I thought that we were also mammals like the cows. We humans were also exposed to high doses of radioactivity in the air, and we had to drink tap water, knowing that it was polluted.
I heard about the biological concentration. Milk was even more radioactive than water. That’s why the milk had to be thrown away. Yet I was drinking radioactive water, I was breastfeeding my 5-month-old daughter, and my milk concentrated the radioactivity.

I didn’t want to be exposed to radiation myself, and of course I didn’t want my five-month-old child to be exposed to radiation. But we were totally denied the right to choose to refuse exposure. Above all, a baby can’t say she doesn’t want to drink breast milk because it is contaminated. My three-year-old son brought me a glass when he was thirsty, saying « mummy, give me a glass of water ». Knowing that the tap water was contaminated, I was obliged to give him this water.

This is my experience.
The will to avoid exposure, the right to avoid exposure, are fundamental rights to protect life. Their violation is the most serious of all the damages caused by the nuclear accident. I think this issue should be at the heart of the nuclear debate.

I am not the only one who gave poisoned water to our children. Many people living in the area affected by the nuclear disaster had the same experience.
In order to avoid repeating these experiences and to improve the radioprotection policy, I would like you all to think together about the real damage caused by a nuclear accident, starting with whether you can drink radio-contaminated water. I think that this would naturally lead to a certain conclusion.

The most serious damage I suffered from the nuclear accident was that I was subjected to radiation exposure that was not chosen and was avoidable.
This is the most serious damage to which I would strongly like to draw your attention.

Tim Deere-Jones on the Fukushima Daiichi Radioactive Water Discharge into the Ocean.

The archive video of the conference is now on air.

The archive video of the zoom conference on 5 November 2022 given by Tim Deere-Jones on the issues of discharging Fukushima Daiichi radioactive water into the ocean, and of seabed dredging — a comparison between Fukushima Daiichi and Hinkley Point, is now available.

With English/Japanese interpretation.

Radioactive materials released in large quantities on the days following the beginning of the TEPCO Fukushima Daiichi Nuclear Power Station accident flew over the Pacific Ocean on the prevailing westerly winds, falling and depositing on the ocean floor.

Radioactive fallout on land also flowed into the sea washed by rain and carried by rivers. Uncontrolled inflow of contaminated water from the Fukushima Daiichi Nuclear Power Plant site into the ocean has also increased the contamination of the seabed.

Such radioactive materials from the accident can be transferred from sea to land by the wind and contaminate the environment, including pastures and crops.

Tim Deere-Jones points out the risks of the wide rediffusion of the contamination mainly towards the south, situated downstream of the ocean current, by the release of the treated radio-contaminated water. This discharge of radioactive water is planned for over a period of 10 years.  Further contamination can also be caused by the construction work of the discharge facilities.

Approximate timing of the video 

0:06-17:03 Video viewing: Message against the discharge of contaminated water into the sea by Tim Deere-Jones (video created by Yosomono Net).
It can be viewed here separately:
16:58-1:36:50 Talk by Tim Deere-Jones 
1:37:34 – 1:42:21 Questions and Answers

世界から見たフクイチ処理汚染水問題 Vo.2


英専門家 Tim Deere-Jonesさんに学ぶ 
核関連施設と海洋汚染問題

前半 : トリチウム汚染水の海洋放出と
海から陸への汚染の移動問題
後半 : 海底トンネル施設工事/海底堆積物と浚渫工事問題
ヒンクリー・ポイントCと福島第一の比較

■日 時:2022年11月5日(土) 日本時間 19:00~21:15(イギリス 10時~12:15、フランス 11時~13:15)

会 場:zoom

(完全予約制です。下記メールアドレスより当日2時間前までにお申し込みください。)

参加費:無料(カンパ歓迎)

■講 師Tim Deere-Jones ティム・ディアージョーンズ

311東京電力福島第一原発事故で、メルトダウンした核燃料を冷却するために投入され、汚染された大量の水。その放射能汚染された水は、現在もタンクにたまり続け、多核種除去設備(ALPS)での処理を経てもなお汚染が残る、いわゆる処理汚染水となります。

日本政府や東電は、地元や市民・専門家の反対、世界各地からの強い抗議の声にも関わらず、処理汚染水の海洋放出を前提とする設備工事に着手、強行しようとしています。

そのような姿は、世界の人々にどのように映っているのか?

6月の韓国の環境アクティビスト・ドルコレさんのお話からは、地球規模の環境問題として捉えることの重要性を再認識しました。

今回は、欧州で長らく海洋汚染問題に取り組んでこられた専門家のティム・ディアージョーンズさんから、お話を伺いたいと思います。

なお、英⇔日通訳は、鬼塚チェイス円さんと杉田くるみさんにお願いしています。

★★★ プロフィール ★★★

◎講師:Tim Deere-Jones ティム・ディアー=ジョーンズさん

1980年代から政府や産業ロビーから独立した海洋汚染研究者、コンサルタントおよび反対キャンペーン運動家として活動してきました。カーディフ大学(ウェールズ)の海洋研究学部で教育を受け、卒業論文では海洋汚染物質の海から陸への移動をテーマにしました。 彼は、北極からオーストラリアに至る海洋環境を対象としたキャンペーンで、海洋と沿岸に関する幅広い問題を扱ってきました。特に、海洋の放射能汚染と炭化水素汚染に関する問題に関心と造詣が深く、これに焦点を当て取り組んできました。 ディア=ジョーンズ氏は、主要な海洋環境NGO、地方自治体、市民キャンペーングループと協力しあって活動してきました。 汚染産業のために、または汚染産業とともに働いたことはありません。

◎(通訳)

鬼塚チェイス円(Madoka Chase Onizuka)さん
1997年、大阪大学大学院国際公共政策研究科の修士課程修了。5年間メコン河流域の開発援助問題を取り上げているNPOで勤める。その後、フリーランスとして英日の通訳、翻訳、ヨガインストラクターなどをし、現在は高校の英会話講師やライフコーチ、英語のオンライン坐禅会を展開中。

杉田くるみさん
フランス国立科学研究センターに勤務の後、現在は定年退職済み。2013年にフランスでNGO Nos Voisins Lointains 3.11「遠くの隣人3.11」を創立し、この団体を中心に活動。「遠くの隣人3.11」は「よそものネット」にも加盟。アメリカのNGO Beyond Nuclearの理事。

タイムスケジュール(予定)

18:50 参加者入室開始

19:00~19:05 主催挨拶 

19:05~19:25 

  ・YouTube動画(日本語字幕入り)を視聴 (事前に視聴いただけると質問などがしやすいかと思います)

19:25~21:10 

  ・東電福島第一原発過酷事故発生直後のプルームの大部分は太平洋に流れました。その後も多くの放射性物質が海にフォールアウト、ウォッシュアウトしています。このような放射性物質が沈殿堆積している海底に、海洋放出のための設備を設置工事することで、どのような汚染再拡散の問題が発生し得るか。英国のヒンクリー・ポイントCの海洋浚渫工事の経験と調査に基づいたディア=ジョーンズ氏の見解と、ティムさんからの東電への情報要求のために提出したい質問事項の案をお聞きします。 

(休憩) 

  ・質疑応答

  ・まとめ

21:10 主催より次回のお知らせなど

21:15  終了予定

申し込み

日本語でのお申込み(日本時間11月5日 17時締切):

sayogenkobe-staff★mlist.ne.jp (★を@に)

英語でのお申込み(ロンドン時間 11月4日12時締切、欧州時間11月4日13時締切): gomon4two★gmail.comより申し込まれた方には、zoomのURLなどを返信します。転送転載はお控えください。)

問い合わせ ケイ 09016781431 (日本)

主催さよなら原発神戸アクションhttp://sayogenkobe.blog.fc2.com/
フェイスブックのイベントページ:
日本語 https://www.facebook.com/events/641513181024398
英語  https://www.facebook.com/events/772800773830337/

共催 「遠くの隣人3.11」https://nosvoisinslointains311.home.blog/

   「よそものネット」https://yosomono-net.jimdofree.com/

Webinar: Discharging Fukushima Daiichi Radioactive Water into the Ocean

Also, the issue of Dredging: a comparison between Fukushima Daiichi and Hinkley Point

Fukushima Daiichi Discharge facility conceptual diagram

Speaker: Tim Deere-Jones, Independent Marine Pollution Consultant, Campaigner and Researcher, UK

Saturday, November 5, 10:00 am-12:15 (UK), 11:00-13:15 (CET, including Germany & France)

Zoom webinar, registration required:
Send e-mail to gomon4two@gmail.com before noon UK time and 13:00 CET, Nov 4th
Please include in your e-mail:
Subject:  Zoom webinar Nov 5
Your Full Name
Your e-mail address
We will send you the access link for the webinar before the start of the event.
Please DO NOT share the link with anybody.

Who is Tim Deere-Jones?
Tim Deere-Jones has been working as an independent Marine Pollution Consultant/Campaigner and Researcher since the 1980’s. He was educated at the Cardiff University (Wales) Department of Maritime Studies, where his dissertation researched the sea-to-land transfer of marine pollutants. Tim has worked on a wide range of marine and coastal issues on campaigns covering marine environments from the Arctic to Australia. Tim has a particular interest, expertise and focus on issues related to marine radioactivity and marine hydrocarbon pollution. He has worked with, and for, leading marine environmental NGOs, Local Government organisations and Citizens Campaign groups and has never worked for, or with, the polluting industries.

Languages spoken:
The conference will be given in English with Japanese translation.

We will run Tim Deere-Jones’ video message at the beginning.
Please take a look before the meeting:

For further information and references of the work mentioned in this video, please see the following report by Tim Deere-Jones and the Scottish research on North Uist.

The video watching will be followed by Tim Deere-Jones’ complementary speech and then by a discussion.

Question/Answer
You can send questions to Tim Deere-Jones before Oct 27 to:
gomon4two@gmail.com

Webinar organised by:
No Nukes Kobe: http://sayogenkobe.blog.fc2.com/
Nos Voisins Lointains 3.11: https://nosvoisinslointains311.home.blog/
Yosomono-Net: https://yosomono-net.jimdofree.com/

Time schedule
18:50 Participants start entering the zoom room
19:00-19:05 Organisers’ greetings (only in Japanese)
19:05 – 19:25 Viewing of the above YouTube video (English version with Japanese subtitles)
19:25 – 21:10 (with Tim Deere-Jones with English/Japanese interpretation)
Tim Deere-Jones highlights urgent issues in relation to the dredging in progress at Fukushima Daiichi, based on the UK experiences, especially at Hinkley Point.
Question and answer session
Conclusion
21:10 Announcement of the next session from the organisers, etc. (only in Japanese)
21:15 End of the webinar

For information concerning the dredging work in progress at the TEPCO Fukushima Daiichi site, please see the following TEPCO PDF file.