
A propos de l’indemnisation des agriculteurs de Fukushima, voici le fil de discussion de Tweet posté par Mako Oshidori (voir la note en bas) traduit par nos soins :
La compensation financière accordée aux agriculteurs après l’accident nucléaire est conçue de manière à ce que la différence entre les ventes avant et après l’accident leur soit versée comme un dédommagement d’un « préjudice d’image ».
Les agriculteurs élaborent leurs propres variétés, développent leurs propres réseaux de vente et font des expérimentations pour limiter le transfert du césium depuis le sol vers les légumes.
Suite à tous ces efforts, quand les ventes sont revenus au niveau d’avant l’accident, la compensation est devenue nulle.
« Ainsi, nos efforts servent à annuler les préjudices causés par TEPCO! »
2) Le césium dans le sol est toujours présent, donc « il ne s’agit pas que d’un problème d’image, mais de dommages réels ».
Les membres de la Fédération des agriculteurs de Fukushima continuent de renouveler leurs demandes concernant « la politique de radioprotection des agriculteurs ».
C’est TEPCO qui bénéficie des effets du slogan « Manger des produits de Fukushima par solidarité » qui amènent à réduire le montant de la compensation touchée par les agriculteurs.
De plus, si un agriculteur ne continue pas à exercer ses activités à Fukushima, il n’y aura aucune compensation.
3) Les agriculteurs de Fukushima ont essayé de trouver un moyen d’empêcher le transfert du césium du sol vers les récoltes.
Dans les années qui ont immédiatement suivi l’accident, il est arrivé que les légumes des départements voisins présentent des niveaux plus élevés de césium que ceux de Fukushima.
Il existe encore des terres agricoles dont la contamination de surface est supérieure à la norme de la zone de contrôle des radiations définie par l’ordonnance sur la prévention des risques liés aux rayonnements ionisants.
Les négociations pour la mise en place de la politique de radioprotection des agriculteurs se poursuivent cette année.
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Note:
Le couple Mako et Ken OSHIDORI est connu au Japon en tant que manzaishi (duo d’humoristes dans le style des conteurs populaires). Dès le début de l’accident nucléaire de Fukushima en mars 2011, Mako a décidé de participer aux conférences de presse de TEPCO afin d’accéder à des informations qui manquaient dramatiquement dans les médias. Aidée par Ken, son mari et partenaire de travail, elle est ainsi devenue journaliste indépendante, l’une des plus compétentes sur la question de Fukushima, et redoutée à ce titre par TEPCO.