
« Faire son coming out sur le cancer de la thyroïde de Fukushima est un acte de bravoure dans le Japon d’aujourd’hui ».
Par Linda Pentz Gunter
En plein cœur de l’obscure bataille menée pour savoir s’il faut inclure l’énergie nucléaire dans la taxonomie « verte » de l’Union Européenne, cinq anciens premiers ministres japonais ont fait une déclaration sans précédent. Ils ont fermement condamné toute inclusion de l’énergie nucléaire en tant qu’énergie verte ou durable, même en tant que combustible dit de transition.
Le gouvernement japonais actuel a passé sous silence les arguments climatiques avancés par les anciens premiers ministres, s’emparant rapidement d’une petite phrase concernant les conditions de vie au Japon suite à l’accident de Fukushima : « de nombreux enfants souffrent d’un cancer de la thyroïde ».
Le parti libéral démocrate au pouvoir est même allé jusqu’à approuver une résolution condamnant les cinq anciens premiers ministres, dont l’un, Junichiro Koizumi, est issu de ce parti. La résolution allègue que leur déclaration n’était pas « scientifique » et qu’ils ravivaient les préjugés et encourageaient les gens à considérer les habitants de Fukushima comme des parias.
Le Conseil de recherche politique du parti a déclaré qu’il soumettrait sa résolution à l’actuel premier ministre, Fumio Kishida.
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