à la Une

Catastrophe nucléaire : les populations sacrifiées

Visio-conférence le samedi 30 mars

Visio-conférence avec la participation de Bruno CHAREYRON (CRIIRAD) et Akiko MORIMATSU (auto-évacuée de Fukushima, en direct du Japon)

Horaire : Samedi 30 mars 2024 de 14h à 16h (heure française)

Inscription avant le jeudi 28 mars au soir ici.
Le code de connexion à Zoom sera envoyé à l’adresse électronique saisie.


Fukushima, c’est nous !

En France, l’industrie nucléaire et les pouvoirs politiques qui la soutiennent révisent à la baisse les normes et les règlements établis pour protéger les populations, comme cela a déjà été fait au Japon.

Le sort des victimes de l’accident de Fukushima Daiichi sera le nôtre. La France a élevé, comme le Japon, le taux de radioactivité acceptable sans évacuation après un accident nucléaire de 1 à 20 mSv par an ! Ça sera comme à Fukushima. Nous sommes orientés vers l’acceptation de la catastrophe nucléaire, en évitant au maximum l’évacuation des populations, et en privilégiant le maintien des activités économiques dans les territoires contaminés.

Deux sujets principaux seront discutés dans cette conférence : la contamination de l’environnement par les radiations, et la violation des droits humains

Le discours officiel est que l’être humain peut cohabiter avec les radiations. La responsabilité de la radioprotection est désormais transférée de l’État aux individus. Chacun doit se débrouiller dans un environnement contaminé selon le principe de « résilience » individuelle.

Dans ce contexte, il nous semble important de revenir sur le terrain et d’écouter les voix des victimes. Ce sont des voix de résistance et non de résilience.

Après la diffusion d’une courte vidéo d’extraits de témoignages, nous bénéficierons des interventions en direct de Bruno Chareyron (conseiller scientifique de la CRIIRAD) et d’Akiko Morimatsu (coprésidente de la coordination nationale des plaignants en procès contre TEPCO et l’État Japonais). Mme Morimatsu a également plaidé auprès du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, pour leur droit fondamental à vivre avec leur famille dans un environnement sain. Un temps d’échanges avec les intervenants sera enfin proposé.

Organisation : Nos Voisins Lointains 3.11
Partenariat : SDN Isère et Yosomono-Net France

Fukushima 3.11

Free download / A télécharger

Graphic history in English, French and German
Histoire graphique en français, anglais et allemand
Français

Les pages de cette bande dessinée sont parues dans le n°15 de la revue TOPO (janvier/février 2019). Elles ont été réalisées à partir du témoignage de Suguru Yokota, recueilli dans le cadre du projet de recherche « DILEM » du CNRS.

Suguru, le garçon qui avait 15 ans lorsqu’il fut interviewé pour la première fois, est originaire de la ville de Koriyama, qui se situe en dehors des zones d’évacuation par l’ordre. Les déplacé-e-s de ces territoires sont appelés les « évacué-e-s volontaires » ou « auto-évacué-e-s » par rapport aux évacué-e-s forcé-e-s, et sont souvent les cibles de critiques et de brimades, puisqu’ils ont osé prendre la décision de partir, alors que le gouvernement n’avait pas donné l’ordre d’évacuer.

English

This graphic story was first published in the magazine TOPO, No.15 (Jan/Feb 2019). It is based on the story of Suguru, collected in a research project of the French National Centre for Scientific Research. This graphic novel is presented by the NGO Nos Voisins Lointains 3.11 (Our Distant Neighbors 3.11) based in Grenoble, France, which promotes cooperation with victims of the Fukushima Daiichi nuclear accident.

Suguru, the boy who was 15 years old when he was first interviewed, is from Koriyama town, which is outside the mandatory evacuation zones. The evacuees from these territories are called “voluntary evacuees” or “auto-evacuees” in comparison with the forced evacuees, and are often the targets of criticism and bullying, since they have dared make the decision to leave, even though the government had not given them an evacuation order.

Deutsch

Die Seiten dieses Comics erschienen in der Nr. 15 der Zeitschrift TOPO (Januar/Februar 2019).

Sie wurden anhand der Zeugenaussage von Suguru Yokota realisiert, die im Rahmen des Forschungsprojekts « DILEM »des CNRS gesammelt worden war. Dieser Comic wird von dem Verein « Nos Voisins Lointains 3.11 » zur Verfügung gestellt, der Kooperationen mit Opfern des Atomunfalls in Fukushima Daiichi unterstützt.

Etat de contamination radioactive à Namie

Nid de guêpe et poussières ramassées à l’intérieur d’une maison

Nous avons déjà publié plusieurs témoignages de Mme Mizue Kanno dans notre blog. Regardez cette page par exemple afin de savoir où se situe Shimo-Tsushima, le lieu où elle habitait avant l’évacuation.

Son poste dans Facebook daté du 11 décembre 2023 a attiré notre attention. Il relatait les résultats de mesures d’un nid de guêpes ainsi que des poussières et des matières à l’intérieur de son ancienne maison, collectés par elle-même dans sa maison à Shimo-Tsushima. Comme Mme Kanno, nous avons été très surpris par la haute contamination constatée.

Par la suite, nous, l’association Nos Voisins Lointains 3.11, avons contacté Chikurin-sha, laboratoire citoyen qui a effectué les mesures afin de savoir s’il était possible de faire des calculs rétrospectifs remontant au 11 mars 2011. Le laboratoire a bien voulu effectuer les mesures et nous fournir les résultats à partir à partir des échantillons du nid de guêpes et des poussiers au sol de l’intérieur de la maison.

Voici le poste de Mme Mizue KANNO ainsi que les résultats des calculs rétrospectifs.

Post de Facebook de Mizue Kanno le 11 décembre 2023


Nous avons reçu les résultats de l’analyse des prélèvements provenant de notre maison de Shimo-Tsushima, dans la municipalité de Namie, qui a été effectuée par Chikurin-sha.

  1. Nid de guêpes construit sous le toit de la maison, contient 33520 becquerels /kg incluant le césium-134 qui a pourtant une courte demi-vie1
  2. Matières et poussières fines recueillies sur un papier journal posé sur une table dans la maison, 8 000 becquerels/kg.
  3. Il y avait également 13 000 becquerels/kg dans les poussières au sol qui ont été ramassées par un aspirateur, incluant le Cs-134.

Ces résultats m’ont étonnée, car nous avions fait des travaux et amélioré l’étanchéité de notre maison huit mois avant l’accident.

Pourtant, on trouve ces valeurs !  La table de la maison est également contaminée.  Les poussières et les saletés du grenier tombent jour après jour dans la maison.  Imaginez-vous de vous y trouver vous-même. Pourriez-vous y vivre ?

Le nid de guêpes a également été une véritable surprise. Les guêpes ont collecté des matériaux contaminés aux alentours et ont construit leur nid sous l’avant-toit, à l’extérieur de la maison.

Qu’avons-nous fait, nous, l’être humain, à l’environnement et aux êtres qui y vivent ?

Même après les travaux de décontamination et la levée de la « zone où le retour est difficile », nous constatons qu’une telle contamination subsiste. Pourtant, le gouvernement et le département affirment que nous pouvons y retourner.

Deux enfants de l’école primaire vivent avec leurs parents dans les logements de réhabilitation construits à côté de cette maison.

Si je leur disais qu’ils doivent quitter les lieux, serait-ce considéré comme une violation de leurs droits ?

____

Les calculs rétrospectifs

Suite à notre contacte, Chikurin-sha a bien voulu effectuer le calcul rétrospectif remontant au 11 mars 2011.

Voici les résultats approximatifs.

Le nid de guêpes (calcul rétrospectif au 11 mars 2011)
Cs-134: 36 290Bq/kg
Cs-137: 40 409Bq/kg
Total:76 699Bq/kg

Les poussières du sol (calcul rétrospectif au 11 mars 2011)
Cs-134:12 320 Bq/kg
Cs-137 : 16 750 Bq/kg
Total:29 070 Bq/kg

Selon Chikurin-sha, il est difficile d’estimer la concentration du panache qui est arrivé à Tsushima. Car elle doit être calculée sur la base de diverses paramètres, telles que les conditions météorologiques au moment où les retombées radioactives étaient les plus importantes sur Tsushima, à savoir s’il s’agissait des dépôts en conditions humides ou des dépôts en conditions sèches.

Note de Chikurin-sha

Il est généralement admis que le Cs-134 et le Cs-137 étaient dans un rapport de 1 : 1 immédiatement après l’accident.

Dans les deux cas, le Cs-134 s’est avéré plus faible, mais cela pourrait être dû aux facteurs suivants :

  1. Erreurs dans les calculs rétrospectifs dues aux niveaux actuels plus faibles de Cs-134.
  2. Le nid de guêpes et la poussière ne sont pas de la période qui a immédiatement suivi l’accident. Leurs valeurs sont plus faibles parce qu’elles contiennent du Cs-134 qui s’est désintégré au cours du temps après l’accident, et non pas dans de la période immédiatement après l’accident.

Selon une estimation approximative, le nid contenait au total 80 000 Becquerels/kg, tandis que les poussières contenaient environ 30 000 Becquerels/kg . Cs-137 se désintègre plus lentement, nous considérons donc que cette estimation est assez précise.


  1. ​​​La demi-vie est le temps nécessaire pour que la moitié de la valeur initiale d’une certaine quantité d’un élément radioactif se désintègre. Cela implique également qu’une demi-vie est le temps qu’il faut pour que l’activité d’une source se réduise à la moitié de sa valeur initiale.   ↩︎

低線量被ばくとガンには線形関係

INWAORKS疫学調査の成果

フランス政府の原子力推進政策に対して科学者たちが異議をとなえる声明を2023年6月に発表。

この声明について2023年9月12日、国会で記者会見があり、6名の発表がありました。
この動画はそのうちの一つ、疫学者マリエット・ジェルべ博士による低線量被ばくの発がん性についての発表です。

発表の中でジェルべ博士は、研究成果は基本的には長期間、低線量被ばくに曝される原発作業者に関するものであると言っていますが、「事故時は別として」と言っているように、大事故の後に一般市民が曝される現存被ばくによる低線量被ばくの発がん性を否定するものではありません。博士が事故後の低線量被ばくに言及していないのは、彼女の後の発表が東電福島第一原発事故による環境汚染と20ミリシーベルト基準の問題に言及しているからです。

発表の日本語字幕の書き起こしは動画の下をご覧ください。

皆さん こんにちは

私は疫学者です
フランス国立衛生医学研究所の研究者として
モンペリエがん研究センターでがんの予防に取り組んでいました

大きな問題は低線量被ばくに発がん性が認められるかどうかです
実は このことは2015年からわかっていたのです
有名なINWORKSコーホートについて、最初の結果報告が出版されたからです
皆さんも聞いたことがあるかもしれませんが、米国 英国 フランスの原子力産業の
作業員からなるコーホートです
非常に多くの個人からなるコーホートで、線量計をつけていたために各自の被ばく線量が正確に把握されています
研究のための素晴らしい条件がそろっています

2015年 最初の論文では、5年間で累積5ミリシーベルト被ばくした作業員が骨髄性白血病を発症したと発表しました
そして 最近出版された2本目の論文では、この作業員たちに固形腫瘍が発生したと発表されています

最初の出版から8年経って、受けた放射線量とがんの発生には直線的な関係があることが示されました

直線的な関係とは、最も低いレベルの被ばくでも発がんのリスクがあるということですもちろん多大な被ばくを受けた時よりもリスクは少ないですが、皆無ではないのです

もう一つ重要な発見は、線量率は実際には重要ではないということです
長い間、瞬間的に高い線量に曝されることが重要で危険なことだと信じられていましたが、そうではありませんでした
微量でも5年間に累積した線量は、瞬間的な高い線量と同じくらい危険なのです
低線量被ばくの発がん性に関するこの概念は、基本的に外部被ばくに適用されるもので内部被ばくには同じ程度には適用されません
つまり放射性物質を吸い込んだり摂取した場合のことです
なぜなら、この場合放射線の直接効果に加え、臓器の機能障害が引き起こされるからです

このように8年間にもわたって、低線量被ばくの発がん性と直線関係を実証するための疫学者と物理学者の間の闘いがあったのです

物理学者は私たちの主張を否定するのに、このように言いました
疫学者はデータを単純な関連性で解釈している
しかし、今回はまったく違うのです
私たちは 低線量被ばくの影響があることを示す直線関係を正確に構築しました

コーホートが大規模なので、すべての交絡因子を考慮することができ、この直線関係を示すことができました
というのも いつも言われることですが、たとえばウラン鉱山労働者の場合、喫煙のせいだとか大気汚染のせいだとか言われるのですが、今回はコーホートが大規模で他の曝露に関する正確な情報があり、事実上可能性が非常に高い、放射線被ばくに起因する発がん性を突止めることができました

とはいえ、エクスポソームの概念を忘れてはなりません
ごく少量の放射線に被ばくし、その上に化学農薬を摂取する
そこに放射能汚染が加わると、カクテルのような複合的曝露になり、そのため、がんにかかりやすくなります

もう否定する必要はないのです
もはや タバコなどという交絡要因で立ち止まる必要はなく
逆に リスクの追加と見なす必要があるのです
そのため 電離放射線のわずかなリスクでも、他の曝露が加わると発がん性が非常に高くなるのです

疫学者と物理学者との間で8年にわたる闘いが必要だったのです 
物理学者は私たちの結論を否定し、疫学者は関連性だけに基づいていると言っていたのですが、曝露の多様な要因を含む、これらの大規模コーホートでやっと、交絡因子を考慮に入れながら、この直線関係を構築することができ、低線量被ばくの影響について頑迷な原子力推進派を説得することができたのです

今後はこの問題について、議論の余地はありません
低線量被ばくは発がん性があり、線形関係があります

なので 反原発の友人が低線量被ばくの影響は、まだ論争中だと言ったりするのを絶対に許してはなりません
この点を強く主張します
そんな発言を言うがままにしてはなりません
それは事実ではないのです
低線量でも発がん性があることは判明しているのです

このコンセプトは当然ながら 基本的には原発作業者に関するものです
なぜなら低線量の放射線を浴びるのは原発作業員だからです
事故時は別として、彼らは長期間低線量被ばくに曝されるからです

私が言いたいことの要点は、低線量の放射線に発がん性があることは確かであり、これはもはや議論の余地がなく、確固とした疫学研究によって十分に証明されているということです

______

発表の中で博士が言及している論文は以下になります。

1-Leuraud K et al, Ionising radiation and risk of death from leukemia and lymphoma in radiation-monitored workers (INWORKS): an international cohort study. The Lancer Hematology, 22 June 2015
https://www.thelancet.com/journals/lanhae/article/PIIS2352-3026(15)00094-0/fulltext

2-Richarson DB et al, Cancer mortality by cancer after low dose exposure to ionising radiation of workers in France, the United Kingdom and the United States (INWORKS): cohort study. BMJ, 2023; 382: e074520
https://www.bmj.com/content/382/bmj-2022-074520

Victimes de l’exposition, nous sommes tous dans le même bateau

Conséquences sanitaires de l’accident de Fukushima

Mizue KANNO vivait à Tsushima, village de Namie, terre natale de sa belle-famille. Elle travaillait à Okuma où se trouve la centrale nucléaire. À la suite de l’accident, la famille a évacué dans des conditions invraisemblables. Après avoir vécu dans un logement temporaire dans le département de Fukushima, la famille vit depuis 2016 dans l’ouest du Japon.
La maison familiale de Tsushima se trouve à 27 km à vol d’oiseau de la centrale de Fukushima Daiichi. La zone est hautement contaminée, et fait partie des « zones de retour difficile ». Depuis, une partie de Tsushima a été désignée comme « lieu prioritaire de reconstruction et de réhabilitation ». Des travaux de décontamination y ont été effectués et l’ordre d’évacuation a été levé le 31 mars 2023.

C’est son troisième épisode dans la série de témoignage parue dans notre chaîne Voix des victimes du nucléaire, Mizue KANNO nous parle de l’aspect sanitaire de l’accident nucléaire de Fukushima.

La vidéo de son témoignage ainsi que la transcription se trouvent en bas.

Dans son témoignage, Mizue Kanno parle de l’Opération Tomodachi et ses victimes. Il s’agit de cas de marins américains qui étaient à bord du porte avion USS Ronald Reagan venu apporter de l’aide aux populations sinistrées suite au grand tremblement de terre et au tsunami survenus le 11 mars 2011. Ces marins ont été victimes des maladies sévères après avoir été exposés aux radiations consécutives à la catastrophe nucléaire. Des centaines de ces marins ont porté plainte pour demander une compensation à TEPCO. Toutefois, en mars 2019, un juge fédéral de San Diego (lieu de la base de l’USS Ronald Reagan) a rejeté deux recours collectifs au motif que le droit japonais, et non pas américain, s’appliquait à ces réclamations. En 2021, les plaignants et le défendeur ont déposé conjointement une requête auprès du tribunal pour se retirer du procès, et le 20 mai, l’heure locale, le tribunal a décidé de mettre un terme à toutes ces affaires.

Selon la carte de navigation établie à partir du journal de bord, le porte avion USS Ronald Reagan semble être assez éloignée du site de Fukushima Daiichi. Cependant, selon des témoignages, dont l’ancien lieutenant Steve Simmons, les positions précises de l’USS Ronald Reagan ne sont pas publiées pour les 12 et 13 mars 2011. Lui et ses collègues ont vu la côte et les montagnes couronnée de neige. Le quartier-maître de 3e classe Daniel Hair a déclaré à Stars and Stripes qu’il avait été informé que l’USS Ronald Reagan s’était trouvé à une distance de « 5 à 10 miles1 de la côte de Fukushima ». Stars and Stripes a également rapporté que « de nombreux marins ont contesté les registres de la marine, affirmant qu’ils étaient si près qu’ils pouvaient voir la centrale »2.

Pour mieux situer le contexte, nous publions ici la carte de navigation de l’USS Ronald Reagan (dont l’exactitude des positions est contestée par des témoins), ainsi que l’image de mouvement de nuages radioactives émanant de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi.

Source: Attachment for UNSCEAR 2013 Report Vol. I

Carte de navigation de l’USS Ronald Reagan
créée par NPO Peace Depo et reprise dans le livre
Hyôryû suru Tomodachi3

Consulté par Nos Voisins Lointains 3.11, Cindy Folkers a donné son avis.
Cindy Folkers est la spécialiste de la radiation et des risques sanitaires de Beyond Nuclear, qui milite pour un avenir de l’énergie durable, sans risque et démocratique. Elle nous a fait part de son commentaire ci-dessous :

« Ce qui m’a frappé, c’est une constante entre les personnes qui ont pu être exposées aux radiations : le goût métallique. Les personnes présentes à Three Mile Island l’ont signalé, ainsi que celles impliquées dans l’opération Tomodachi et Mizue Kanno dans sa vidéo. Selon moi, ce phénomène devrait être considéré comme un indicateur d’exposition, d’autant plus que les personnes qui le signalent ne s’attendent pas nécessairement à ce qu’il soit associé à une exposition. Les traitements de radiothérapie contre le cancer provoquent parfois ce goût, mais aucune source ne permet de savoir si cela est dû à la destruction des cellules cérébrales ou à l’altération des papilles gustatives. Les surfeurs de San Onofre4 ont également signalé5 ce phénomène. On ne sait pas exactement pourquoi cela se produit, mais il s’agit d’une constante pour les expositions à des doses élevées de radiations – constante, mais pas universelle. »

Il existe d’autres parallèles entre ces marins américains et les victimes de Fukushima :
Selon des témoignages, de nombreux marins américains ont été obligés de signer un papier déclarant qu’ils avaient pris le comprimé d’iode stable, alors qu’ils ne l’avaient pas fait. Les autorités japonaises n’ont pas donné l’ordre de distribuer des comprimés d’iode qui auraient protégé la population de l’iode 131 au premier stade des retombées radioactives. De nombreuses victimes de Fukushima et des marins ont développé des symptômes graves et un certain nombre d’entre eux sont décédés. Dans les deux cas, les autorités à différents niveaux (administratif, juridique, etc.) les ont abandonnés à leur sort.

Transcription

Lorsque nous sommes arrivés à Osaka suite à l’évacuation on nous a dit qu’à cause de notre évacuation, la contamination se répandait via l’autoroute et qu’elle s’étendrait à la région d’Osaka.

Et mon amie a refusé de me recevoir. Elle a dit ne pas pouvoir me voir de peur de s’exposer à la radiation. « Oh, je suis devenue une orange pourrie » me suis-je dite.

C’est alors qu’une amie ex-voisine du village de Tsushima m’a contactée. La situation dans les abris était éprouvante et tout le monde était épuisé. Elle m’appelait pour que je revienne aider. J’ai pensé que ma place était là où les gens ont besoin de moi. Mon fils était jeune, alors j’ai demandé aux membres de la famille de le garder, et je suis retourné à Fukushima laissant mon fils et le chien.

La route est jalonnée de centrales nucléaires. Les départements de Fukui et de Niigata… J’étais traumatisée de voir les centrales nucléaires. Alors je suis retournée à l’abri où on avait été accueilli après avoir quitté Tsushima, seulement en 8 heures sur un trajet qui dure normalement 12 heures avec des pauses.

Il y avait là des gens vraiment courageux. Entraidons-nous. Nous n’allons pas baisser les bras.  Ainsi, les gens s’occupaient des autres et s’entraidaient à l’abri. J’étais vraiment heureuse d’y retourner. J’avais des choses à y faire, et c’était essentiel pour moi. J’y suis restée jusqu’à la mi-avril, date à laquelle l’abri a été transformé en abri destiné aux personnes fragiles.

Au début, tout le monde avait des diarrhées très sévères. On a eu la diarrhée rien qu’en buvant de l’eau alors qu’on n’avait attrapé aucun virus. On n’avait pas mal au ventre. Nous avions juste la diarrhée, comme si nous voulions expulser quelque chose de notre corps. Ils ont donc suspecté une gastro-entérite. Nous avons désinfecté toute la zone, et nous avons pris des médicaments mais cela n’a pas arrêté la diarrhée.

J’ai pensé qu’il s’agissait peut-être des réactions à une exposition à des radiations lorsque j’ai entendu parler d’un porte-avions américain, le Reagan. Il s’agit des membres d’équipage de ce porte-avions qui ont acheminé des fournitures d’assistance aux personnes sinistrées par le tsunami et l’accident nucléaire dans le cadre de l’opération Tomodachi.

Ces personnes ont intenté un procès en 2017. Lorsque j’ai lu leurs dossiers, j’ai compris que nous partagions les mêmes expériences. Dans leurs témoignages, ils ont dit que l’air avait toujours un goût comme si l’on avait léché du papier d’aluminium. Et qu’ils ont éprouvé des sensations de picotement avec des rougeurs sur la peau. Et ils avaient la diarrhée en permanence. Je pense qu’ils ont eu les mêmes symptômes. 

Les mêmes témoignages ont été recueillis lors de l’accident de Three Mile Island. Et également lors de l’accident de Tchernobyl.

Le gouvernement japonais affirme que l’accident nucléaire n’a fait aucune victime. Est-ce vrai ? Les décès des personnes travaillant dans les enceintes de la centrale ont été traités comme des accidents du travail, mais le lien entre ces décès et l’accident nucléaire n’a pas été reconnu.

9 membres de l’équipage du Ronald Reagan sont décédés avant 2017. Et 23 personnes ont développé un cancer.

J’ai pensé qu’il s’agissait de la même chose. Mais le gouvernement japonais a refusé de reconnaître le lien avec l’accident de Fukushima. La marine militaire des États-Unis a enquêté sur le sujet, mais a nié tout lien avec l’exposition radioactive.

Les personnes sur le pont n’étaient pas des travailleurs qualifiés mais plutôt des matelots et des personnes qui lavaient les hélicoptères de retour. Il s’agissait de personnes qui étaient constamment sur le pont. Ces jeunes sont tombé-e-s les un-e-s après les autres.

Ils et elles partageaient peut-être le même sort que nous, nous qui restions sans protection à l’extérieur.

Il y a maintenant des jeunes qui disent que la centrale nucléaire est sûre, qu’elle est nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique. Est-ce que c’est le cas ?

La première étape de la construction d’une centrale nucléaire au Japon est de définir un plan d’évacuation sans lequel la centrale ne peut être exploitée. Nous avons besoin d’un plan d’évacuation des résidents dans un rayon de 30 km.

Pourquoi faut-il les évacuer ? À cause de l’exposition.

Nous avons nous aussi été évacué-e-s après l’accident nucléaire. Cette voie d’évacuation est une route d’évacuation par laquelle nous ne pouvons pas retourner dans nos maisons. L’évacuation se fait par une voie en sens unique. On ne peut plus jamais retourner chez soi.

La production électrique qui entraîne une telle évacuation a-t-elle vraiment sa raison d’être ?

À l’époque, TEPCO avait déclaré qu’une personne sur 7 serait atteinte d’un cancer et que les centrales nucléaires ne pouvaient pas être à l’origine d’un cancer. Mais alors que nous étions déplacé-e-s, en l’espace de 5 ans seulement, une personne sur 5 a développé un cancer. À l’heure actuelle, une personne sur 3 est morte d’un cancer. Une personne sur 2 sera atteinte d’un cancer. C’est le genre d’époque dans laquelle nous vivons, affirment les compagnies d’assurance.

Comment la mortalité et la morbidité peuvent-elles augmenter de la sorte, d’un point de vue épidémiologique, en seulement 7 ans ? Je crois que la cause en est l’accident nucléaire.

Seulement 12 ans après l’accident nucléaire, notre gouvernement a déclaré qu’il allait permettre les centrales nucléaires d’opérer jusqu’à 60 ans. Il a également déclaré qu’il construirait des nouvelles centrales nucléaires. Mais l’humanité n’a pas trouvé de réponse à la question de savoir ce qu’il faut faire des déchets nucléaires. 

Je veux que les jeunes comprennent que ce sont les déchets nucléaires qui sont plus effrayants que le réchauffement climatique, et que la production d’électricité par nucléaire continue à en produire.

Les personnes âgées comme moi vont bientôt mourir. Mais les jeunes doivent hériter des déchets nucléaires et s’en accommoder.

Aujourd’hui, notre gouvernement tente de rejeter à la mer une quantité toujours croissante d’eau contaminée à la suite de l’accident nucléaire. C’est une question qui vous concerne tous, vous et vos pays.

Notre gouvernement dit qu’il n’y a rien à craindre parce qu’une fois dans l’océan, l’eau se dilue. Mais la masse dense de matières radioactives ne va-t-elle ne pas se diluer, mais dériver en masse, puis être absorbée par les algues et les poissons, puis par les oiseaux qui les mangent, et finalement se retrouver sur nos tables ?

Je n’ai pas confiance en ce pays où de telles choses sont faites en toute impunité et je veux que tout le monde sache que c’est vraiment dangereux.

Nous continuons à lutter contre, ici au Japon, mais je vous prie d’élever les voix partout dans le monde en disant au gouvernement japonais que l’eau contaminée ne doit pas être déversée dans la mer, et qu’il faut arrêter ce projet.

Lorsque j’ai quitté le département de Fukushima en 2015, on m’a dit qu’il n’y avait aucun risque de cancer. Puis, en 2016, on m’a annoncé que j’avais un cancer qui ne pouvait pas être laissé sans traitement et qui risquait des métastases. Cancer de la thyroïde. 

Ils m’avaient toujours dit de ne pas m’inquiéter du cancer de la thyroïde, parce que les femmes en étaient atteintes très fréquemment, mais ils m’ont dit que c’était un cancer qu’on devait traiter sans attendre.

J’ai été opéré pour l’enlever. Je voulais qu’ils me donnent la thyroïde enlevée pour vérifier s’il n’y avait pas de substances radioactives. Mais ils m’ont dit que le cancer dans mon corps était le mien, mais que ce qu’ils avaient enlevé appartenait à l’hôpital. Ainsi, je ne pouvais pas l’avoir. J’ai pensé que si nous examinions cela, même si l’iode avait déjà disparu s’il y avait d’autres nucléides, comme le césium nous pourrions trouver un lien de cause à effet avec le cancer. Mais je n’ai pas pu l’avoir.

Aujourd’hui, j’ai perdu des ami-e-s à cause de la leucémie et du cancer de la thyroïde. Des personnes plus jeunes que moi meurent du cancer. Cela ne s’est jamais produit jusqu’à présent. 5 personnes qui étaient du même lieu qu’un ami décédé d’une leucémie, 5 personnes vivant dans le voisinage ont contracté une leucémie l’un-e après l’autre. Et un an plus tard, elles sont toutes mortes.

Ces personnes étaient d’une localité plus éloignée de la centrale que chez nous où je me suis installé après l’évacuation, mais elles ont lavé tous les arbres fruitiers avec de l’eau à très haute pression pour éliminer les matières radioactives. Et puis, ils ont épluché à la main tous les écorces des arbres à kaki dont les matières radioactives ne pouvaient pas être retirées. Ce sont les personnes qui ont été exposées aux éclaboussures. Je pense toujours qu’il s’agit d’une exposition. Mais l’État ne reconnaît pas le lien de causalité. Je pense que c’est parce que s’ils l’admettent cela affectera leur politique nucléaire.

  1. de 8 à 10 km ↩︎
  2. https://www.counterpunch.org/2018/03/07/injustice-at-sea-the-irradiated-sailors-of-the-uss-reagan/ ,
    https://www.stripes.com/news/16-us-ships-that-aided-in-operation-tomodachi-still-contaminated-with-radiation-1.399094 et
    https://www.thenation.com/article/archive/seven-years-on-sailors-exposed-to-fukushima-radiation-seek-their-day-in-court/
    Hyôryû suru tomodachi (voir la note 3) ↩︎
  3. Hyôryû suru tomodachi ( Soldiers Left Behind ), Aimee L. Tsujimoto et Masato Tainaka, Asahi Shimbun Publications Inc, Tokyo, 2018 ↩︎
  4. San Onofre est situé près de San Diego, la base de USS Ronald Reagan, dans l’Etat de Californie.
    Il se trouve près d’une centrale nucléaire fermée. Southern California Edison (SCE), ses propriétaires, utilisent une méthode appelée « Dilution and Discharge » pour déverser l’eau radioactive de ses piscines de combustible nucléaire usé dans l’océan Pacifique. Voir le lien dans la note 5. ↩︎
  5. https://publicwatchdogs.org/that-metallic-taste-its-possible-youve-been-irradiated/ ↩︎

Victims of exposure, we’re all in the same boat

Health consequences of the Fukushima accident

Mizue KANNO lived in Tsushima, a village in Namie, the homeland of her family-in-law. She worked in Okuma where the nuclear power plant is located. Following the accident, the family evacuated in unbelievable situation. After living in a temporary accommodation in Fukushima Prefecture, the family moved to West Japan in 2016.
The family’s home in Tsushima is 27 km as the crow flies from the Fukushima Daiichi plant. The area is highly contaminated, and is one of the « difficult-to-return” zones. Since then, part of Tsushima has been designated as a « special place for reconstruction and rehabilitation ». Decontamination work has been carried out there, and the evacuation order was lifted on March 31, 2023.

In this episode, Mizue KANNO talks about some health aspects of the Fukushima nuclear accident.

The video of her testimony and its transcription can be found below.

In her testimony, Mizue Kanno talks about Operation Tomodachi and its victims. These are the cases of American sailors, and in particular those who were on board the aircraft carrier USS Ronald Reagan to bring aid to disaster-stricken populations following the great earthquake and tsunami of March 11, 2011. They developed serious illnesses after being exposed to radiation, so hundreds of these sailors filed lawsuits to claim compensation from TEPCO. However, in March 2019, a federal judge in San Diego (the home of USS Ronald Reagan) dismissed two class actions. The judge ruled that Japanese, not American, law applied to these claims. In 2021, both the plaintiffs and the defendant jointly filed a motion with the court to withdraw the lawsuits, and on May 20, the court made a decision to accept the motion. There were four similar cases, but this decision brought all of them to an end.

According to the navigation chart compiled from the logbook, the aircraft carrier Reagan appears to be quite far from the Fukushima Daiichi site. However, according to eyewitness accounts, including former Lieutenant Steve Simmons, the precise positions of USS Ronald Reagan are not published for March 12 and 13, 2011. He and his colleagues saw the coastline and snow-capped mountains. Petty Officer 3rd Class Daniel Hair told Stars and Stripes that he was informed the Reagan came within “5 to 10 miles off the coast from Fukushima.”Stars and Stripes also reported that “many sailors have disputed the Navy’s accounting, saying they were so close that they could see the plant. »1.

For context, we publish here the navigation chart of the USS Ronald Reagan (contested accuracy of its positions according to witnesses), as well as the image of the movement of radioactive plumes emanating from the Fukushima Daiichi power plant.

Source: Attachment for UNSCEAR 2013 Report Vol. I


Consulted by Nos Voisins Lointains 3.11, Cindy Folkers gave her comment. She is the radiation and health risk specialist at Beyond Nuclear, which advocates for an energy future that is sustainable, benign and democratic. She shared her comments with us below:

“What struck me was a consistency between people who could have been exposed to radiation: the metallic taste. Those at Three Mile Island reported it, Operation Tomodachi and also Mizue Kanno in her video. In my humble opinion, this should be regarded as an indicator of exposure, especially since many claiming this phenomenon would not necessarily expect to associate it as such. Radiotherapy treatments for cancer sometimes cause this taste but no source is sure whether this is due to destruction of brain cells or alteration of taste buds. Surfers at San Onofre3 have been reporting it as well. Not sure why this occurs, but it is a consistency for higher dose radiation exposures — consistent, but not universal.”

There are other parallels between these American sailors and Fukushima victims:

According to testimonies, many of the sailors were obliged to sign a paper declaring that they had taken a pill of stabilized iodine, whereas they hadn’t. The Japanese authorities also did not give the order to distribute iodine pills which would have protected the population from I-131 at the first stage of radioactive fallout. Many Fukushima victims and sailors developed severe symptoms and many of them died. The authorities in both cases, at many different levels (administrative, legal, etc.) abandoned them to their own fate.

Transcription

When we arrived in Osaka after the evacuation, we were told that because of our evacuation, the contamination was spreading via the freeway and would spread to the Osaka region. And my friend refused to see me. She said she couldn’t see me for fear of exposing herself to radiation. 

« Oh, I’ve turned into a rotten orange! »
I said to myself. It was then that a friend and former neighbor from Tsushima village contacted me. The situation in the shelters was tough and everyone was exhausted. She called me to get me to come back to help. I thought I belonged where people needed me.
My son was young so I asked family members to keep him and I returned to Fukushima leaving my son and the dog. 

The road to Fukushima is dotted with nuclear power plants. Fukui and Niigata prefectures… I was traumatized by the sight of nuclear power plants. So, I went back to the shelter where we’d been welcomed after leaving Tsushima, in just 8 hours on a journey which normally takes 12 hours with breaks.

There I found truly courageous people. Let’s help each other. We’re not going to give up. So, people looked after each other and helped each other in the shelter. I was really happy to be back. I had things to do there, and that was essential for me. I stayed there until mid-April, when the shelter was converted for fragile people.

At first, everyone had severe diarrhea. We got diarrhea just from drinking water even though we hadn’t caught any virus. We didn’t have a stomachache. We just had diarrhea, as if we wanted to expel something from our bodies. They suspected gastroenteritis. We disinfected the whole area, and we took medication but it didn’t stop the diarrhea.

I thought they might be reactions to radiation exposure when I heard about the USS, the Reagan. These are the crew members of this aircraft carrier who had been delivering relief supplies to disaster victims caused by the tsunami and nuclear accident under Operation Tomodachi.

These people filed a lawsuit in 2017. When I read their files, I realized that we shared the same experiences. In their testimonials they said the air always tasted like licking aluminum foil. And that they experienced tingling sensations with rashes on their skin. And they had diarrhea all the time.
I think they had the same symptoms. The same testimonies were collected at the Three Mile Island accident. And during the Chernobyl accident too. 

The Japanese government claims that no casualties resulted from the nuclear accident.
Is that true?
The deaths of people working in the plant’s premises were treated as work-related accidents, but the link between these deaths and the nuclear accident has not been recognized.

9 crew members of the Ronald Reagan died before 2017. And 23 people developed cancer. 
I thought it was the same as us. But the Japanese government refused to recognized the link with the Fukushima accident.

The United States Marines investigated the matter, but denied any relation to radioactive exposure. 
People on deck were not skilled workers but rather sailors and people washing the returning helicopters. These were people who were constantly on deck. These young people fell one after the other. Perhaps they shared the same fate as us who remained outside unprotected.

There are now young people who say that the nuclear power plant is safe, that it is necessary to fight global warming.
Is that the case?
The first step in the construction of a nuclear power plant in Japan is to draw up an evacuation plan without which the plant cannot be operated. We need an evacuation plan for residents within a 30 km radius. Why do they need to be evacuated? Because of the exposure to radiation. 
We too were evacuated after the nuclear accident. This evacuation route is an evacuation trail by which we cannot return to our homes. Evacuation takes place on a one-way street.  You can never go home again. Power generation that leads to such an evacuation, is it really justified?

At the time, TEPCO declared that one in 7 people would develop cancer and that nuclear power plants could not be the cause of cancer. But as we were displaced in just 5 years, one person in 5 had developed cancer. At present, one person in 3 died of cancer. One person in 2 will develop cancer. This is the kind of age we live in, say insurance companies. How can mortality and morbidity increase in this way, from an epidemiological point of view in just 7 years? I believe the cause is the nuclear accident. 

Only 12 years after the nuclear accident, our government has declared that it would allow nuclear power plants to operate for up to 60 years. It also declared to build new nuclear power plants. But humanity hasn’t found the answer to the question of what to do with nuclear waste. I want young people to understand that it’s nuclear waste that is more terrifying than global warming, and that nuclear power generation continues to produce radioactive waste.
Old people like me are going to die soon. But young people have to inherit nuclear waste and live with it.

Currently, our government is trying to dump an ever-increasing quantity of contaminated water into the sea as a result of the nuclear accident. It’s a question that concerns all of you, you and your countries. Our government says there’s nothing to worry about because once in the ocean, water is diluted. But the dense mass of radioactive materials will they not dilute, but drift in mass, then be absorbed by seaweeds and fish, then by the birds that eat them, and finally end up on our tables?

I don’t trust this country where such things are done with complete impunity and I want everyone to know that it’s really dangerous. We continue to fight against it here in Japan, but please raise your voices all over the world saying to the Japanese government that contaminated water must not be discharged into the sea, and that the project must be stopped.

When I left Fukushima Prefecture in 2015, I was told there was no risk of cancer. Then, in 2016, I was diagnosed with cancer which couldn’t be left untreated and risked metastasis. Thyroid cancer. They always told me not to worry about thyroid cancer, because women were affected very frequently, but they told me it was a cancer that had to be treated immediately. I had surgery to remove it. I wanted to have my thyroid removed to check for radioactive substances. But they told me that the cancer in my body was mine, but that what they had removed belonged to the hospital. So, I couldn’t have it. I thought if we looked into it, even if the iodine had already disappeared if there were other nuclides, such as cesium we might find a cause-and-effect link with cancer. But I couldn’t have it.

Today, I’ve lost friends due to leukemia and thyroid cancer. People younger than me are dying of cancer. This has never happened before. 5 people who were from the same place as a friend who died of leukemia, 5 people living in the neighborhood contracted leukemia one after the other. And a year later, they all died. These people were from a locality further away from the power plant than we were where I settled after the evacuation, but they washed all the fruit trees with very high-pressure water to remove radioactive substances. And then they peeled by hand all the bark from the persimmon trees from which radioactive materials could not be removed. These are the people who have been exposed to the splashes.

I still think it’s an exposure to radiation. But the State does not recognize the causality link. I think it’s because if they admit it, it will affect their nuclear policy.



  1. https://www.counterpunch.org/2018/03/07/injustice-at-sea-the-irradiated-sailors-of-the-uss-reagan/
    https://www.stripes.com/news/16-us-ships-that-aided-in-operation-tomodachi-still-contaminated-with-radiation-1.399094
    https://www.thenation.com/article/archive/seven-years-on-sailors-exposed-to-fukushima-radiation-seek-their-day-in-court/
    also cited in Hyôryû suru tomodachi (see the footnote 2) ↩︎
  2. Hyôryû suru tomodachi ( Soldiers Left Behind ), Aimee L. Tsujimoto and Masato Tainaka, Asahi Shimbun Publications Inc, Tokyo, 2018  ↩︎
  3. San Onofre is near San Diego, California, the home of the USS Ronald Reagan. It is near a closed NPP Southern California Edison (SCE). The owners of the shuttered plant use a system called “Dilute and Discharge,” to dump radioactive water from its spent nuclear fuel pools into the Pacific Ocean. See the link of the report which follows in the text. ↩︎

Déverser l’eau contaminée de la centrale de Fukushima dans l’océan, ça n’a pas de sens !

Le débat qui a duré des années n’a pas été pris en compte.

Mako OSHIDORI1

Contextualisation préalable : comment la couverture par les média et l’intérêt du grand public ont changé entre 2011 et 2023

Lorsque je couvrais les activités du « Groupe de travail sur l’eau tritiée2 », qui a débuté en 2013, je me disais : « Ça ne serait pas possible de diluer de l’eau contaminée et la déverser dans la mer ». C’était deux ans après le début de l’accident nucléaire, lorsque des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées devant l’Assemblée Nationale pour manifester contre l’énergie nucléaire. Toutes les centrales nucléaires du Japon étaient à l’arrêt. De nombreux journalistes couvraient l’accident nucléaire et plusieurs dizaines d’entre eux se pressaient chaque jour aux conférences de presse de TEPCO, Tokyo Electric Power Company3.

En 2023, le nombre de journalistes couvrant la conférence de presse de TEPCO est radicalement réduit, souvent à seulement deux journalistes, Oshidori Mako et Ken. Les centrales nucléaires redémarraient de plus en plus et la date limite de fin d’exploitation obligatoire des centrales a été supprimée. Je n’arrive pas à croire à quel point les choses ont changé en l’espace de dix ans.

Les acteurs

  • Le gouvernement central
  • METI (ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie) / Agence des ressources naturelles et de l’énergie (Agence de l’énergie ci-après)
  • La Commission de réglementation de l’énergie nucléaire (La Commission de réglementation ci-après)
  • TEPCO
  • Le Groupe de travail sur l’eau tritiée (le Groupe de travail ci-après)
  • Le Sous-comité4 sur la gestion de l’eau traitée par le système ALPS (Advanced Liquid Processing System – Système de filtration par absorption) (le Sous-comité ALPS ci-après) et ses commissaires 
  • Populations locales

Chronologie : ce qui était prévu, ce qui a été réalisé, ce qui n’a pas été réalisé

Le gouvernement a décidé de créer le Groupe de travail et le Sous-comité ALPS.
Les deux ont été créés pour discuter du problème de « l’eau traitée » par ALPS qui continuait à s’accumuler dans les réservoirs. Le Groupe du travail devait examiner les options « techniques » pour le devenir de l’eau contaminée et le Sous-comité ALPS devait discuter de « l’impact social » de chaque option. L’Agence de l’énergie assure les secrétariats de deux groupes. Tous les deux devaient discuter « sans hiérarchiser » les options, c’est-t-dire sans privilégier une solution ou une autre. Sur la base des rapports des deux groupes, un nouveau Comité devait être mis en place pour décider des choix à faire5.

Dans les faits : 

  • En décembre 2013 : Le Groupe de travail a été mis en place
  • En juin 2016 : Il a publié son rapport, et il a été dissous
  • En novembre 2016 : Le Sous-comité ALPS a commencé ses réunions
  • En janvier 2020 : Il a rendu son rapport et il a été dissous au mois de février
  • Entre août et novembre 2019, les discussions des 13e, 14e et 15e sessions du Sous-comité ALPS n’ont rien donné. Sans attendre l’aboutissement des discussions, un projet de rapport a soudainement été rendu lors de la 16e session (décembre 2019), et la 17e session du janvier 2020 est devenue la session finale. Le rapport était censé rendre deux argumentations opposées en juxtaposition, car la discussion n’était pas concluante, mais comme il a été préparé par le secrétariat de l’Agence de l’énergie, il était en faveur du déversement à la mer. La consultation prévue du nouveau Comité qui devait trancher sur le choix à faire n’a jamais eu lieu, ce nouveau Comité n’ayant pas été créé.
  • En avril 2021, sur la base du rapport tronqué du Sous-comité ALPS, une décision gouvernementale a été prise lors d’une réunion des ministres concernés, afin de procéder au déversement en mer dans deux ans. 
  • En août 2023, le déversement a commencé. 

17e session du Sous-comité ALPS, le 31 janvier 2020

Au cours des discussions et débats du Sous-comité ALPS (du novembre 2016 au février 2020), de nombreux membres étaient opposés au rejet.

Certaines des questions qui sont aujourd’hui soulevées par des opposants au rejet en mer de « l’eau traitée par l’ALPS » avaient déjà été bien débattues par des membres du Sous-comité. De nombreux membres étaient inébranlables et opposés aux rejets dans la mer. 

L’avis de Mako Oshidori : Nous aurions dû suivre le débat de plus près et prendre des actions au stade du Sous-comité ALPS. Dès le début, l’État avait opté pour le rejet à la mer. Ces discussions sur des années ne servaient que pour se créer une apparence démocratique. Je suis convaincue que nous aurions dû surveiller et agir à ce moment-là. Je regrette encore nos manques de forces. D’autant que nous aurions pu faire état du comportement étrange du Président de la Commission de règlementation.

En effet, au mois d’avril 2016, Shun’ichi Tanaka, le Président de la Commission a convoqué le Président de TEPCO, Hirose, et son directeur général, Anegawa.

Réunion extraordinaire de la Commission de réglementation
de l’énergie nucléaire, le 27 avril 2016

Le Président de la commission a demandé « Que voulez-vous faire vraiment en tant que TEPCO » ? Comme TEPCO était responsable de la catastrophe, le Président de la Commission a laissé entendre que TEPCO devait se prononcer sur le rejet dans la mer. Il a même dit : « La Commission est chargée de réglementer la sécurité des sites, donc si les réservoirs disparaissent du site, ce serait souhaitable pour la Commission parce que cela réduirait le risque ». TEPCO s’est contenté de dire :  » la décision appartient au gouvernement central … nous ne pouvons pas faire une telle déclaration … ». Le comportement du Président de la Commission outrepasse la mission de la Commission qui est de se limiter au problème de la sécurité du site et aussi de la population, et il laissait entendre qu’il préférait polluer l’océan pour faciliter son travail de réglementation sur le site de Fukushima Daiichi. 

Par ailleurs, il faut noter que les voix des populations locales se sont faites entendre en 2018 lors des Auditions publiques du Sous-comité ALPS. 

Déjà il faut dire que le Sous-comité ALPS devait commencer deux mois après la fin du Groupe de travail, mais cela a été retardé de cinq mois. En effet, un certain nombre de personnes ont refusé de faire partie du Sous-comité ALPS, en disant qu’elles ne pouvaient pas être membres d’un tel comité qui aurait déjà opté pour la conclusion du rejet des eaux en mer. 

Progressivement, après un certain nombre d’incidents, les membres du Sous-comité ALPS sont arrivés à réaliser qu’il ne suffisait pas d’utiliser seulement les documents préparés par l’Agence de l’énergie. Ainsi, ils ont souhaité entendre directement les voix des populations locales, et des auditions publiques ont été organisées en 2018 à trois endroits (les villes de Tomioka et de Koriyama dans le département de Fukushima, et Tokyo). 
Or, les commissaires apprennent lors des auditions publiques que les communautés locales étaient opposées à plus de 90 % aux rejets des eaux dans la mer, et que les justifications de leurs arguments étaient les mêmes que les leurs. 
Pourquoi s’empresser de les déverser les eaux dans l’océan maintenant ? TEPCO nous répond qu’il n’y a pas plus d’espace disponible pour les réservoirs sur le site de la centrale, alors qu’il y a encore des terrains disponibles. Enfin, la demi-vie du tritium étant de 12 ans, on peut donc encore stocker les eaux dans les réservoirs pendant encore quelques décennies, et le tritium se désintégrera naturellement.  

Auditions publiques à Tomioka, le 30 août 2018

La discussion entre les commissaires favorables au rejet et les commissaires qui le critiquent demeurait stérile sans aboutir à une conclusion. Sur les douze commissaires, au moins quatre ont toujours été actifs dans la prise de parole et ont toujours été en désaccord avec la politique de l’Agence de l’énergie. 

Problèmes et questions et soulevés aux sessions du Sous-comité ALPS

  • Lors de la 13e réunion, le commissaire Takami Morita a émis une question : « Il y a un terrain inoccupé sur le site de Fukushima Daiichi qui équivaut au terrain actuel dédié aux réservoirs. Si nous plaçons les nouveaux réservoirs à ce lieu, nous pourrons gagner encore 30 ans. Est-ce correct ? » À la même occasion, la commissaire Kikuko Tatsumi a déclaré : « Je n’ai appris l’existence du terrain vacant qu’en visitant le site. Dans les documents distribués jusqu’à présent, il n’y a qu’une carte de la zone de stockage des réservoirs, laquelle ne nous permet pas d’avoir une vue d’ensemble de Fukushima Daiichi. Je pense qu’ils veulent délibérément nous empêcher de voir qu’il y a beaucoup d’espace ». TEPCO et l’État ont expliqué qu’il ne s’agissait pas d’un terrain inoccupé mais d’un emplacement pour un autre entrepôt de terres.

Les commissaires ont essayé d’obtenir une réponse valable qui justifie pourquoi les eaux devaient être rejetées dans l’environnement maintenant, et pourquoi elles ne pouvaient pas être stockées dans des réservoirs. L’État n’a pas répondu. 

  • Objectif de démantèlement dans 30 ans ?

Le thème de la 15ème session était le démantèlement. Il a été expliqué que l’objectif du calendrier était d’achever le démantèlement dans 30 ans, date à laquelle les réservoirs présents sur le site devraient être supprimés. 

A une demande du commissaire Morita, la Commission de réglementation et l’Agence de l’énergie ont répondu que le démantèlement serait achevé lorsque le site ne serait plus contaminé et deviendrait une friche industrielle, avec levée des contrôles de la radioactivité. 

Or, plusieurs membres du Sous-comité, dont Sekiya, ont émis des doutes : « Est-il possible que dans 30 ans, l’enlèvement de tout le corium soit terminé et que toute contamination du site ait disparue ? Si c’est à cause de cet objectif que le nombre de réservoirs doit être réduit à zéro dans 30 ans, et que c’est pour cela qu’il faut décharger les eaux dans l’environnement, l’hypothèse du calendrier semble sans fondement dans la mesure où le corium sera toujours là après 30 ans « . L’Agence de l’énergie et TEPCO ne cessaient de scander : « Le démantèlement dans 30 ans est l’objectif ! » et ils ont mis fin à la discussion en disant : « Ce Sous-comité doit discuter de l’eau traitée par ALPS, ce n’est pas un lieu pour discuter du démantèlement ».

Mise en dangers, perspectives et solutions

  • La recherche sur la séparation du tritium des eaux traitées par ALPS

Comme les déversements projetés de Fukushima Daiichi ont une teneur en tritium inférieure à celle de centrales nucléaires en exploitation, les pronucléaires ont conclu que l’environnement est préservé. C’est oublier que les eaux contaminées de Fukushima Diichi ne contiennent pas que du tritium, mais 62 autres radionucléides6 dont les effets ne sont pas contrôlés. 

En outre, la comparaison ne devrait pas être faite avec les centrales nucléaires étrangères, mais avec les usines de retraitement telles que La Hague (France) et Sellafield (Royaume-Uni), car ce sont les usines de retraitement qui rejettent dans l’environnement des déchets liquides contenant divers nucléides, de la même manière qu’à Fukushima Daiichi où les eaux contaminées ont été polluées par le corium. 
Or en France et au Royaume Uni, il existe une règlementation qui tient compte de ces autres radionucléides contrairement au Japon où on ne tient compte que du tritium.

Du plus, en 2016 le Groupe de travail n’a trouvé « aucune technologie efficace » pour séparer le tritium de l’eau traitée par ALPS. Le METI à l’époque était dans l’attente de réponses aux appels d’offres qu’il avait lancés au sujet de la recherche d’une technologie pour la séparation du tritium. A partir de 2021, TEPCO a pris le relais du METI. Actuellement en 2023, les candidatures continuent d’affluer du monde entier et le sixième appel d’offre est en cours. Dix propositions ont passé l’évaluation primaire et secondaire. Un accord de confidentialité a ensuite été signé et ces propositions sont entrées dans une phase expérimentale plus aboutie, mais les détails ne sont pas connus. Depuis que TEPCO, une entreprise privée, a remplacé l’Agence de l’énergie du METI pour suivre le dossier, rien n’est transparent. En conclusion, si une technologie efficace de séparation du tritium voit le jour, on ne pourra pas l’appliquer aux eaux qui ont été déjà déversées. 

  • Le tritium japonais est l’arbre qui cache la forêt
    Comme en plus du tritium, 62 autres radionucléides dans les eaux stockées dans les réservoirs font l’objet de filtration par le système ALPS, faire porter le débat uniquement sur le tritium uniquement me semble être une stratégie de diversion irresponsable. La demi-vie du carbone 14, le nucléide le plus important après le tritium, est de 5730 ans, tandis que celle de l’iode 129 est de 15,7 millions d’années. Que se passera-t-il au bout de 100 ou 200 ans si nous continuons à rejeter dans l’environnement de l’iode 129, dont la demi-vie est de 15,7 millions d’années ? Aucune estimation de ce type n’a été faite et il n’existe aucune réglementation. J’ai posé la question directement à TEPCO, qui m’a répondu : « Il n’y a pas de réglementation selon le droit national ».
    Au déversement du 24 août 2023, ont été libérés dans l’environnement océaniques environ 1,1 trillion de Bq de tritium, 15,58 millions de Bq d’iode-129 et 109 millions de Bq de carbone-14. Le tritium diminuera de moitié tous les 12 ans, mais l’iode-129 et le carbone-14 resteront presque éternellement.

Du plus la contamination par le césium 137 est toujours en cours. En effet, des poissons pêchés au large du département de Fukushima et dont la concentration dépasse 100 Bq7/kg ont été découverts ces dernières années. En juin dernier, un sébaste dont la concentration atteignait 18 000 Bq /kg a été retrouvé dans le port de Fukushima Daiichi. Les eaux souterraines dans la zone de la digue entre les bâtiments du réacteur et la mer sont encore à leurs niveaux les plus élevés de césium 137 et de strontium 90 en de nombreux endroits en cette année 2023. Cela signifie que des voies de fuite d’eaux souterraines contaminées dans la mer doivent exister. Le problème actuel de la contamination des poissons par le césium devrait être résolu avant de rejeter de « l’eau traitée » dans la mer ! 


  • Promesses faites à la Fédération départementale de la pêche.
    Lorsque les eaux souterraines contaminées du site, y compris les eaux de dérivation et de sous-drainage, étaient traitées et rejetées en mer, la fédération départementale de la pêche a donné son accord à contrecœur, mais il ne s’agissait pas des eaux traitées par ALPS. Un document au nom du président de TEPCO a été publié stipulant que « l’eau traitée par ALPS ne sera pas rejetée sans l’accord de toutes les parties concernées ». Promesse non-tenue, car TEPCO a accepté la décision du gouvernement.

  • Manipulation médiatique

Un collectif pour l’étude de la manipulation de l’opinion publique par Dentsu8 en relation avec l’accident de la centrale nucléaire de TEPCO Fukushima Daiichi analyse les documents issus des demandes de communication d’informations en rapport avec les activités de Dentsu. Quels budgets, quels partenaires ? Autant d’argent qu’aux lendemains de l’accident a été dépensé pour « l’eau traitée » par ALPS et son déversement dans l’océan ! Nous savions déjà que depuis les lendemains de l’accident Dentsu avait comme objectif de « dissiper les inquiétudes ». On peut en conclure que Dentsu, qui a un pouvoir d’influence au niveau médiatique, est en fait au service du gouvernement. 

  • Mettre fin à la production d’eau contaminée, attendre les résultats des recherches sur la séparation du tritium, contrôler tous les radionucléides et pas seulement le tritium !

Les eaux souterraines s’écoulent quotidiennement dans les sous-sols des bâtiments des réacteurs. Elles sont la source des eaux hautement contaminées qui sont générées chaque jour. Tout d’abord, il faudrait arrêter l’écoulement des eaux souterraines dans les bâtiments en construisant un mur de séparation, par exemple, pour les canaliser. Si on n’arrive pas à le faire et si l’on déverse « l’eau traitée » par ALPS dans l’océan, on continuera à la rejeter dans l’océan indéfiniment. Enfin il est urgent d’accélérer les consultations pour trouver un moyen de séparer le tritium de l’eau et que des contrôles soient mis en place pour mesurer la radioactivité de tous les radioéléments. On peut douter de la prise en compte de ces perspectives. Quant à la question de savoir à quel date l’eau contaminée sera égale à zéro, TEPCO reste muet. Apparemment, il n’y a aucun moyen de savoir.


Toutes les images ont été préparées et fournies par Ken Oshidori sauf si un autre crédit se figure sur la photo.


  1. Depuis le début de l’accident, Mako et Ken Oshidori font partie des rares journalistes indépendants qui, sans répit, ont minutieusement enquêté sur tous les aspects de la catastrophe. Nous publions ici des extraits de l’article paru dans Kodomotachi no Kenkô to Mirai wo mamoru jôhô magazine, Magazine d’information pour protéger la santé et l’avenir des enfants, N°29, octobre 2023. Nous l’avons réécrit pour le rendre plus accessible aux lecteurs français. ↩︎
  2. Tritium sui taskforce ↩︎
  3. Tokyo Electric Power Company, Société de l’électricité de Tokyo, l’exploitant de la centrale de Fukushima Daiichi. ↩︎
  4. Takakushu jokyo setsubi tô shorisui no toriqtsukai ni kansuru shô iinnkaiI ↩︎
  5. C’est ainsi qu’a expliqué le secrétariat de l’Agence de l’énergie en 2016, lorsque le Groupe de travail a rendu son rapport. ↩︎
  6. Parmi les nucléides censés être présents dans les eaux, 29 nucléides font l’objet de mesure avec le consentement de la Commission de règlementation. En outre, TEPCO effectue les mesures de 39 autres nucléides à sa propre initiative. Les résultats de mesure de ces 68 nucléides, de tritium et d’autres substances chimiques sont publiés dans leur site web. A regarder ici le résultat des mesures du 21 septembre 2023. ↩︎
  7. Le becquerel (Bq) mesure l’activité (nombre de désintégration par seconde) de la matière radioactive. ↩︎
  8. La plus grande entreprise de publicité au Japon
    https://www.dentsu.co.jp/en/ ↩︎

Fukushima et les politiques pronucléaires Japon-France

Kurumi Sugita et Youki Takahata ont participé dans la conférence « Énergie et nucléaire : histoire, choix, enjeux » à côté de Gilles Reynaud, président de l’association Ma Zone Contrôlée, et Pauline Boyer, chargée de campagne chez Greenpeace aux AMFIS, l’université d’été de LFI qui a eu à Valence entre le 23 et 27 août 2023.

photo prise par Angèl

Nous publions ici leurs texts présentés à la conférence, présidée par Maxime Laisney, député LFI-NUPES.

NON au rejet de l’eau radioactive de Fukushima dans l’océan !!! 

A télécharger version française, English version to download, 日本語 ダウンロード版

Dès cet été, le Japon s’apprête à rejeter dans l’océan Pacifique l’eau contaminée de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi, radioactive même après traitement et dilution. Yosomono-Net, réseau international de ressortissants japonais pour la sortie du nucléaire, a publié un appel.

Japan is planning to dump diluted, filtered and still radioactive water from the crippled Fukushima Daiichi nuclear power plant into the ocean this summer. Yosomono-Net, worldwide anti-nuke association of Japanese people living abroad and their sympathizers, has published a call to protest this plan.

日本は、福島第一原発事故から出る、フィルター処理後もまだ放射能汚染されている水を希釈して2023年の夏にも海へ放出しようとしています。よそものネットでは以下のメッセージを発表しました。

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